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19e Congrès UCLouvain d’Endocrino-Diabétologie

« Y-a-t-il encore une place pour la scintigraphie dans le...
Aglaia Kyrilli Mars 2025

Les nodules thyroïdiens sont un problème très courant dans la population adulte. La scintigraphie thyroïdienne est la seule méthode permettant d’évaluer les caractéristiques fonctionnelles d’un nodule thyroïdien. Les nodules hyperfonctionnels, également appelés nodules chauds ou autonomes, se caractérisent par une captation accrue des radio-isotopes ce qui peut être exploré in vivo en utilisant principalement deux radio-isotopes : le 99mTcO4- et le 123I. On observera une captation accrue de l’isotope administré par rapport au parenchyme thyroïdien adjacent. Les nodules hyperfonctionnels présentent presque systématiquement des mutations somatiques activatrices des gènes TSHR et GNAS, ils sont très rarement malins et leur prévalence augmente dans les régions carencées en iode. Fréquemment, l’examen cytologique de ces nodules montre des résultats indéterminés, ce qui peut générer des procédures thérapeutiques non nécessaires. 

Bien que les guidelines internationales limitent l’usage de la scintigraphie au bilan d’un nodule thyroïdien associé à une TSH sérique basse, de nombreuses études européennes ont démontré qu’un taux de TSH inférieure à la normale ne permet pas d’exclure de manière efficace la présence d’un nodule hyperfonctionnel. Dans notre étude prospective menée entre 2018 et 2021, parmi les 67 nodules hyperfonctionnels évalués, 50% présentaient un taux normal de TSH sérique, 70% avaient un score échographique EU-TIRADS 4 suggérant un risque de malignité intermédiaire, et 50% des nodules soumis à la cytologie ont donné des résultats indéterminés. Aucun cancer n’a été détecté à l’examen histologique des nodules hyperfonctionnels soumis à une exérèse chirurgicale. 

La scintigraphie peut encore être pertinente dans le bilan initial des nodules thyroïdiens dans des populations sélectionnées, à savoir des patients ayant un taux de TSH < 2 mU/L dans les régions avec une carence en iode passée ou actuelle, afin d’éviter des procédures diagnostiques et chirurgicales inutiles.

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19e Congrès UCLouvain d’Endocrino-Diabétologie

Les nodules thyroïdiens chez l’enfant : approche clinique et...
Philippe Lysy Mars 2025

Les nodules thyroïdiens chez les enfants, bien que relativement rares, sont plus fréquemment diagnostiqués en raison des progrès des techniques d’imagerie, telles que l’échographie. Ces nodules peuvent être bénins ou malins, avec une différence de pronostic significative. Cet article passe en revue les aspects cliniques, diagnostiques et thérapeutiques des nodules thyroïdiens chez les enfants, en soulignant l’importance d’une approche prudente et individualisée. L’évaluation clinique comprend la prise en compte des facteurs de risque tels que l’exposition aux radiations et les antécédents familiaux, ainsi que des signes physiques tels que la palpabilité des nodules et la lymphadénopathie. L’échographie est le principal outil de diagnostic, avec des sondes haute fréquence (≥ 12 MHz) fournissant des informations détaillées sur la taille, la structure et les caractéristiques suspectes des nodules. Le système de classification TIRADS est utilisé pour stratifier le risque de malignité, guidant les décisions en matière de biopsie ou de surveillance. L’aspiration à l’aiguille fine (FNA) est recommandée pour les nodules présentant des caractéristiques échographiques suspectes et a une sensibilité de 86 à 100% et une spécificité de 65 à 98,5%. Si les résultats de la FNA ne sont pas concluants, une imagerie plus approfondie et un contrôle de FNA sont indiquées. Un suivi régulier est essentiel, avec une échographie répétée recommandée tous les 6 à 12 mois. Les cas malins nécessitent une intervention chirurgicale et une surveillance clinique continue. L’article met également en évidence les directives de prise en charge de l’American Thyroid Association pour les nodules thyroïdiens pédiatriques et le cancer différencié de la thyroïde.

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Urologie

Innovations 2024 en urologie
Julien Van Damme1, Bertrand Tombal1, Marco Gizzi2,3, Sandy Van Nieuwenhove4, Vassiliki Pasoglou4, Guillaume Grisay2,5, Emmanuel Seront2 Février 2025

Le traitement standard du cancer de la vessie non métastatique infiltrant le muscle est un traitement systémique néoadjuvant par chimiothérapie suivi d’une cystectomie ou de radio-chimiothérapie, quelle que soit l’étendue de la réponse tumorale. Récemment, des études ont commencé à remettre en question la pertinence du traitement local en cas de réponse clinique complète après traitement systémique. Une telle stratégie de désescalade est cependant limitée par la faible corrélation entre l’évaluation clinique de la réponse tumorale et les résultats pathologiques finaux des prélèvements de cystectomie radicale. Il y a donc un intérêt majeur à développer et à valider une signature multimodale pour améliorer la prédiction de la réponse au traitement systémique grâce à différents outils disponibles : cystoscopie avec biopsies, IRM multiparamétrique de la vessie, quantification de l’ADN tumoral circulant et urinaire, et l’évaluation de marqueurs urinaires. Cette évaluation précise de la réponse tumorale au traitement systémique initial permettra d’orienter les patients entre un traitement standard et une stratégie adaptée au risque de réponse : procédure d’épargne vésicale (surveillance clinique ou traitements intravésicaux) chez des patients répondeurs et, pour les non-répondeurs, une escalade immédiate du traitement systémique sans traitement local.

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Rhumatologie

Avancées en rhumatologie 2023-2024 : vers une médecine de...
Francesco Natalucci, Cecile Van Mullem, Stephanie Dierckx, Clément Triaille, Alexandra Avramovska, Tatiana Sokolova, Farah Tamirou, Frédéric Houssiau, Patrick Durez Février 2025

Les avancées récentes en rhumatologie traduisent un virage vers une prise en charge précoce et personnalisée des maladies inflammatoires et auto-immunes.

Dans les rhumatismes inflammatoires, l’essor des inhibiteurs des JAK Kinases, en constante évolution, représente une avancée majeure pour 2024. En ciblant la voie JAK-STAT, ces agents oraux complètent l’arsenal thérapeutique actuel avec un profil d’efficacité et de tolérance prometteur. 

Dans le domaine des rhumatismes systémiques, notamment pour le lupus érythémateux disséminé, les nouvelles recommandations encouragent l’utilisation précoce de thérapies ciblées telles que le belimumab et l’anifrolumab, complétées par des approches innovantes (CAR T-cells et anticorps bispécifiques) qui offrent des perspectives prometteuses pour une déplétion plus poussée des lymphocytes B et l’induction de rémissions durables

. Enfin, dans la polyarthrite rhumatoïde, la gestion optimale du parcours du patient, de la phase débutante jusqu’aux formes difficiles à traiter, repose sur l’identification précise des facteurs pronostiques (séropositivité, érosions osseuses, comorbidités) et sur une intervention thérapeutique rapide visant à réduire l’exposition aux glucocorticoïdes et à améliorer l’efficacité des traitements. 

Ensemble, ces innovations illustrent l’émergence d’une médecine de précision en rhumatologie, capable d’améliorer durablement le pronostic et la qualité de vie des patients.

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Radiothérapie

Innovations 2024 en Radiothérapie
Ad Vandermeulen, Julien Pierrard, Sofie Heylen, Geneviève Van Ooteghem Février 2025

L’innovation en radiothérapie permet aujourd’hui d’optimiser les traitements oncologiques en améliorant leur précision et en explorant de nouvelles stratégies thérapeutiques. Trois avancées majeures illustrent cette évolution en 2024. 

D’une part, la radiothérapie adaptative online (oART) dans le cancer rectal permet d’ajuster en temps réel le traitement en fonction des variations anatomiques quotidiennes du patient. Cette technologie, disponible aux Cliniques universitaires Saint-Luc depuis 2021, réduit les marges de sécurité et améliore la délivrance du boost tumoral, augmentant ainsi les taux de réponse complète tout en limitant la toxicité. 

Ensuite, la radiothérapie stéréotaxique ablative (SABR) dans le cancer du rein offre une alternative non invasive pour les patients inéligibles à la chirurgie. Grâce à des doses élevées et précises de radiation, cette approche garantit un contrôle local optimal avec un impact minimal sur la fonction rénale. Les résultats de l’étude FASTRACK II confirment l’efficacité et la sécurité de cette technique, désormais intégrée aux pratiques cliniques des Cliniques universitaires Saint-Luc. 

Enfin, la radiothérapie préopératoire à visée immunomodulatrice dans le cancer colorectal cherche à transformer le microenvironnement tumoral afin d’améliorer la réponse à l’immunothérapie. Un protocole expérimental, initié en 2023, évalue l’impact de doses spécifiques de radiothérapie sur l’immunité tumorale et la faisabilité d’une résection chirurgicale post-irradiation. Les premiers résultats démontrent la sécurité de cette approche et encouragent la poursuite du recrutement de patients en 2025. 

Ces avancées illustrent le rôle essentiel de l’innovation en radiothérapie, qui continue d’évoluer vers des traitements toujours plus ciblés, efficaces et personnalisés, au bénéfice des patients

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Orthodontie et parodontologie

Innovations 2024 en Orthodontie et parodontologie
Bastien Camiola1,4, Viviana-Elena Tesinschi1,4, Sami Bou Saba1,4, Selena Toma1,4, Elin Malek2,4, Alexander Gerdom3,4 Février 2025

Les fentes labio-palatines sont des malformations congénitales fréquentes, posant un défi chirurgical, notamment pour la correction de la déformation nasale. Le Naso-Alveolar Molding (NAM) est une technique d’orthopédie pré-chirurgicale visant à améliorer les rapports anatomiques avant l’intervention. En réalignant progressivement les segments labiaux et maxillaires tout en remodelant le cartilage nasal, le NAM réduit la largeur de la fente et optimise la chirurgie primaire. Cette approche améliore l’esthétique naso-labiale, diminue les tensions tissulaires et réduit le besoin de corrections secondaires. Toutefois, son application reste exigeante pour les cliniciens et les familles. L’émergence des technologies numériques et de l’intelligence artificielle ouvre de nouvelles perspectives pour optimiser et faciliter ce traitement.

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Oncologie

Innovations 2024 en cancérologie cervico-maxillo-faciale
Eléonore Longton1,5, Rachel Galot2,5, Jean-Pascal Machiels2,5, Michèle Magremanne3,5, Sandra Schmitz4,5 Février 2025

Le cancer de la tête et du cou exige une prise en charge multidisciplinaire, impliquant médecins et professionnels paramédicaux. En 2024, la clinique de cancérologie cervico-maxillo-faciale a instauré des réunions mensuelles réunissant ces différents experts, afin de garantir un accompagnement complet et personnalisé pour chaque patient. Cette approche favorise une meilleure adhésion aux traitements tout en améliorant la qualité de vie des patients.

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Neuropathologie

Innovations 2024 En neuropathologie
Février 2025

La mise à jour cIMPACT-NOW 8 (2024) affine la classification des méningiomes en intégrant les altérations du nombre de copies (CNVs) et en réévaluant le rôle de l’invasion cérébrale, désormais insuffisante seule pour classer un méningiome en grade 2. La perte de 1p associée à 22q justifie un grade 2, et d’autres altérations génétiques affinent la stratification du risque. Certains biomarqueurs restent en évaluation, et la classification moléculaire pourrait guider la sélection des patients pour la radiothérapie et les thérapies ciblées.

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Neurologie

Innovations 2024 en neurologie
Jean-Louis Bayart1-4, Lise Colmant2,5, Emilien Boyer2, Lara Huyghe2, Lisa Quenon2,5, Thomas Gerard2,6, Pascal Kienlen-Campard2, Renaud Lhommel2,6, Adrian Ivaniou2,5, Jonathan Douxfils3, Bernard Hanseeuw2,5 Février 2025

La maladie d’Alzheimer est caractérisée par l’accumulation de plaques amyloïdes et d’enchevêtrements neurofibrillaires de protéine tau. Les biomarqueurs actuels, mesurés par imagerie ou dans le liquide céphalorachidien, ont amélioré le diagnostic, mais ces méthodes restent coûteuses et/ou invasives. Les biomarqueurs sanguins, notamment la p-tau217, suscitent un intérêt croissant. Une étude menée par l’IoNS (UCLouvain) a validé son dosage plasmatique sur plus de 200 patients, montrant une augmentation moyenne de 450% chez les patients présentant une amyloidopathie, offrant une sensibilité de 95% et une spécificité de 94% pour distinguer les patients présentant une amyloidopathie et une tauopathie, de ceux n’en ayant pas. Ce test est réservé aux patients avec troubles cognitifs objectivés et ne vise pas un dépistage de masse, car aucun traitement préventif n’existe actuellement. La prise en compte de facteurs confondants potentiels (insuffisance rénale, AVC, trauma crânien récent) est essentielle. Enfin, la p-tau217 pourrait aider à identifier dans un futur proche les patients éligibles aux nouveaux traitements en voie d’approbation, comme le Lecanemab.

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Néphrologie

Innovations 2024 en néphrologie
Nathalie Demoulin, Mohamed Amine El Kesri, Elliott Van Regemorter, Guillaume Fernandes, Ines Dufour, Valentine Gillion, Laura Labriola, Michel Jadoul, Eric Goffin, Arnaud Devresse, Nada Kanaan Février 2025

L’année 2024 a été témoin d’avancées significatives dans la prise en charge thérapeutique des patients atteints de néphropathie à IgA. Un contrôle strict de la protéinurie est primordial pour ralentir la progression vers l’insuffisance rénale. La première molécule immunomodulatrice ciblant la pathogénie de la néphropathie à IgA est désormais disponible en Belgique, et de nouvelles thérapies ciblées prometteuses sont en cours d’étude. En transplantation rénale, la prise en charge de la prophylaxie et du traitement des maladies à CMV bénéficie de l’arrivée de nouvelles molécules. Le maribavir est remboursé en Belgique depuis mars 2024 pour le traitement de la maladie à CMV réfractaire ou résistante, ou en cas d’intolérance au traitement due à une myélotoxicité ou à une néphrotoxicité.

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