Mise au point d’une suspicion de diathèse hémorragique
Les signes cliniques et symptômes hémorragiques constituent un motif fréquent de consultation, tant en médecine générale que spécialisée. Une anamnèse approfondie, incluant les antécédents personnels et familiaux, se révèle être l’élément prédictif majeur du diagnostic d’une affection hémorragique. L’emploi d’un score clinique hémorragique s’impose comme une démarche de première ligne. Le bilan biologique de routine de la coagulation, même si utile, ne suffit pas à exclure formellement la présence d’un déficit hémostatique. En cas de forte suspicion, il est impératif de solliciter un bilan biologique exhaustif qui évalue l’hémostase primaire, les facteurs de coagulation ainsi que la fibrinolyse. Cette approche clinique et biologique permet de soupçonner le caractère acquis ou héréditaire d’un trouble de la coagulation, tout en identifiant son étiologie et sa sévérité. Parmi les étiologies congénitales généralement documentées, on dénombre les thrombopathies, la maladie de von Willebrand, l’hémophilie A/B, ainsi que les déficits en Facteurs tels que le Facteur VII et le Facteur XI, sans oublier l’hyper-fibrinolyse. Cependant, le bilan ne sera pas contributif pour une proportion importante des patients. On évoquera le diagnostic de tendance hémorragique d’origine indéterminée, qu’il faudra veiller à ne pas sous-estimer. Lors de l’utilisation des traitements hémostatiques, la priorité doit être de garantir un contrôle ou une prévention efficace des saignements, tout en évitant d’exposer les patients à des thérapies superflues et non dénuées de risques tels que les allergies, l’immunisation, les infections ou même des complications thrombotiques.