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Orthopédie

Un cas rare de compression poplitée
Simon Joufflineau Juin 2025

Les causes les plus fréquentes de compression du paquet vasculo-nerveux poplité sont le kyste de Baker, l’anévrisme poplité, le syndrome de l’artère poplitée piégée et les tumeurs malignes.

Cependant, certaines entités plus rares font partie du diagnostic différentiel.

Nous rapportons un cas de compression poplitée provoquée par un lipome chez une femme de 66 ans, illustrant la démarche radio-clinique diagnostique et thérapeutique de ce syndrome.

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Pédopsychiatrie

La consommation d’écrans problématique chez les patients d’une...
Sophie Dechêne (1), Simon Hens (2) Juin 2025

Objectif

L’addiction aux écrans est considérée comme un problème de santé publique. Elle affecte la santé physique, mentale et sociale à tout âge. En tant qu’équipe mobile de crise pour enfants, adolescents et jeunes adultes (EAJA), nous nous posons la question de l’influence des écrans dans nos prises en charge en tant que facteur étiologique précipitant et perpétuant la crise ou les symptômes l’accompagnant.

L’objectif de cette étude est de déterminer, parmi les EAJA pris en charge par une équipe mobile de crise, le pourcentage de patients souffrant d’une problématique liée aux écrans (PLE). Dans une recherche de facteurs familiaux influençant cette association, nous avons fait l’hypothèse d’un lien entre celle-ci et deux caractéristiques familiales : le fait d’appartenir à une famille monoparentale et la présence d’une pathologie psychiatrique chez l’un des deux parents. Enfin, nous avons évalué l’association entre une consommation problématique d’écrans et une déscolarisation.

Méthode

Nous avons réalisé une étude transversale rétrospective1 de tous les patients dont la prise en charge par une équipe mobile de crise pour EAJA a débuté en 2022. Nous avons recueilli des données démographiques et cliniques par le biais des dossiers cliniques électroniques, ou notes cliniques des professionnels. Nous avons mesuré principalement la relation entre le patient et le monde virtuel, les circonstances familiales de parentalité, et le taux de déscolarisation.

Résultats

Au total, 148 patients ont été pris en charge en 2022 par l’équipe mobile de crise de la province du Hainaut en Belgique. L’âge médian des patients était de 14 ans, les patients étaient âgés de 3 à 19 ans, dont 59,5% étaient de sexe féminin selon une classification binaire en se basant sur le sexe de naissance. Chez 128 patients (86,5%), la consommation d’écrans a été abordée dans la prise en charge. Pour les autres 20 patients, le sujet des écrans n’a pas été discuté spontanément mais le professionnel avait constaté une consommation excessive chez deux patients. A l’heure actuelle, ce sujet est systématiquement abordé par les professionnels. Dans 95 situations sur 148 (64,2%), les professionnels estimaient que la consommation d’écrans du jeune était problématique. Dans 63 situations des 128 patients (49,2%), les professionnels estimaient que la consommation d’écrans était un frein à la résolution de la crise. Parmi ces 63 jeunes, 57% étaient de sexe féminin, 88,4% étaient des adolescents, c’est à dire âgé entre 12 et 18 ans inclus. Parmi ces adolescents, 61% étaient des filles. Le pourcentage de patients issus de famille monoparentale était similaire dans le groupe des patients souffrant d’une problématique liée aux écrans (PLE+) et dans le groupe total. 96 (64,7%) des familles rencontrées avaient au moins un parent et/ou personnes exerçant l’autorité parentale qui souffraient d’une pathologie psychiatrique ou semblaient en souffrir, et 70 (73,7%) parents et/ou personnes exerçant l’autorité parentale des patients PLE+ semblaient souffrir ou souffraient d’une pathologie psychiatrique dont 53 (75,7%) cas avérés et 17 (24,2%) cas suspectés par le professionnel de l’équipe. Sur les 95 patients PLE+, 36% étaient déscolarisés complètement, 32.5%, partiellement et 31.5% étaient scolarisés.

Conclusions

Une forte association existe chez les EAJA entre une consommation problématique d’écrans et des problèmes de santé mentale ayant requis une prise en charge ambulatoire de crise. Un nombre significatif des patients PLE+ avait un parent qui souffrait ou semblait souffrir d’une pathologie psychiatrique. Cette association ne permet aucune conclusion en terme de causalité mais rappelle un lien circulaire bien établi entre l’environnement familial et une consommation excessive d’écrans. Une PLE a été établie comme un frein à la résolution de la crise dans un pourcentage élevé de cas et une majorité des patients PLE souffrait de déscolarisation. Ces constatations identifient un besoin en termes de prise en charge de surconsommation d’écrans chez les EAJA qui se présentent en situation de crise auprès d’équipes mobiles. Elles mettent en évidence la nécessité de continuer à étudier ce problème de santé afin d’offrir à ces patients les soins requis.

1 Une étude transversale est une étude du moment ou de prévalence. L’étude transversale est une forme d’étude d’observation épidémiologique, réalisée dans une population donnée, à un moment déterminé, dans le but de collecter des informations sur les facteurs de risque et/ou certaines données. Une étude rétrospective est une étude pour laquelle les données analysées sont déjà disponibles au moment de l’accord du comité d’éthique. Il s’agit principalement d’analyses de dossiers médicaux de patients.

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Médecine et sciences sociales

Être malade et sujet : ethnographies du (dis)crédit en monde...
Simon Lemaire Juin 2025

A partir des travaux de François Romijn et de Baptiste Brossard analysant les négociations de (dis)crédit se jouant en consultation médicale, l’auteur propose ses propres travaux prenant place dans des groupes de patient·e·s vivant avec la maladie d’Alzheimer pour illustrer les enjeux micropolitiques se logeant dans les interactions aux apparences les plus anodines, au coeur de la pratique de la médecine générale.

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La santé à Bruxelles en 2050

Les conditions socio-spatiales d’une alliance entre le cure et...
Chloé Salembier (1), Isabelle De Brauwer (2), Thomas de Cartier (3), Gérald Ledent (4), Nathalie Parmentier (5), Pierre Ryckmans (6), Thierry Samain (7), Eva Ferrari (8) Juin 2025

Lors de la table ronde organisée dans le cadre du colloque La santé à Bruxelles en 2050, expert·es en santé et architecture ont exploré les conditions socio-spatiales propices à une alliance entre cure et care. Le débat a révélé que nos espaces de vie, hérités d’une organisation axée sur l’efficacité et la rentabilité, répondent mal aux besoins des populations vulnérables (aîné·es, enfants, malades, personnes racisé·es). Ces lieux génériques accentuent les inégalités et limitent l’accès aux soins adaptés, notamment en matière de logement, essentiel pour la santé.

Les intervenant·es ont souligné trois niveaux d’action : l’urbanisme, le logement et les espaces intermédiaires. Des initiatives comme la Maison Biloba et Pass-ages montrent l’importance de concevoir des habitats inclusifs, favorisant les liens sociaux et une gouvernance partagée. Ces projets innovants replacent la dignité, l’autonomie et les besoins humains au centre des espaces de soin.

Enfin, les crises actuelles – logement, environnement et care – appellent à repenser les politiques urbaines. Face à la médicalisation excessive, les participant·es ont plaidé pour des approches holistiques, plaçant les individus et leurs vulnérabilités au cœur de l’aménagement urbain et architectural. Une transformation profonde des paradigmes sociaux est ainsi nécessaire pour concilier soin et justice spatiale.

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La santé à Bruxelles en 2050

Participation citoyenne et santé
Isabelle Aujoulat (1), Xavier Hulhoven (2), Nathalie Kaisin (3), Denis Mannaerts (4), Céline Nieuwenhuys (5), Sophie Thunus (6) Juin 2025

La participation citoyenne est réputée renforcer la pertinence et la légitimité des décisions en matière de santé, tant au niveau individuel que populationnel. La participation citoyenne constitue une condition de la prise en compte des besoins réels des usagers des systèmes de santé. A ce titre, elle relève d’une exigence démocratique et constitue un levier puissant pour lutter contre les inégalités et renforcer la confiance entre citoyens et institutions. Ce bref article rend compte de la discussion qui a rassemblé des participant·es engagé·es à divers titres en matière de démarches citoyennes en santé. La discussion s’est articulée autour de 3 questions : En quoi la participation citoyenne participe-t-elle de la santé ? Quelles questions convient-il de se poser pour que la participation citoyenne ne soit pas une simple instrumentalisation politique sans effets pour les citoyen·nes ? Quelle est l’accessibilité réelle de la participation citoyenne ?

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La santé à Bruxelles en 2050

Savoir, santé et professions
Dominique Vanpee (1), Sophie Breedstraet (2), Annalisa Casini (3), Yves Henrotin (4), Véronique Letocart (5), Alexandre Niset (6) Juin 2025

Les métiers de soins, pierre angulaire de notre système de santé, font face à des défis croissants liés aux évolutions démographiques, à la diversité culturelle et aux avancées technologiques. Cet article explore les principaux axes pour redéfinir les pratiques soignantes à Bruxelles à l’horizon de 2050 : (1) une approche multidisciplinaire centrée sur le patient, (2) l’adaptation culturelle des pratiques, (3) l’intégration stratégique de l’intelligence artificielle (IA) et (4) la revalorisation du rôle des soignants pour redonner du sens au métier. Ces propositions visent à conjuguer innovation technologique et humanité, pour garantir des soins durables et répondre aux attentes des patients tout en améliorant le bien-être des professionnels de santé.

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La santé à Bruxelles en 2050

Santé et vulnérabilités sociales : regards croisés sur Bruxelles
Sandy Tubeuf (1), Nicolas Bernard (2), Renaud Brankaer (3), Vincent Clapuyt (4), Amélie Deprez (5), Michelle Dusart (6), Christine Flamand (7), Vanessa Jacobs (8) Juin 2025

Ce texte fait suite à la table-ronde « Santé et vulnérabilités sociales » du colloque « La santé à Bruxelles en 2050 » organisé pour les 50 ans de l’UCLouvain à Bruxelles. L’événement a réuni institutions socio-sanitaires, associations, organisations non gouvernementales et chercheur.es pour discuter des défis et initiatives en santé auprès des populations précaires.

Les sept intervenant·es ont été invité·es à débuter leur intervention par une photographie illustrant leur quotidien, décrite en quelques minutes afin de sensibiliser le public aux réalités souvent invisibles de la ville. La discussion, enrichie par les échanges avec le public, a permis d’aborder l’accès aux soins et le soutien aux plus vulnérables.

En clôture, chaque participant a choisi un mot-clé incarnant un souhait pour Bruxelles en 2050. Plutôt qu’une simple retranscription des échanges, cet article propose une synthèse des témoignages issus des lieux d’accueil et de soins pour les plus fragiles, ainsi que les mots-clés retenus par les intervenant·es. Ensemble, ils dessinent une vision commune pour un avenir sanitaire et social plus solidaire à Bruxelles.

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La santé à Bruxelles en 2050

En 2050, Bruxelles ne sera pas Babel. Éthique de l...
Michel Dupuis Juin 2025

« On a cru le syndrome de Babel réservé aux politiques. Et puis on l’a peut-être aperçu chez les experts médicaux chargés de conseiller le gouvernement. Et voilà qu’il se répand dans le cercle très large des scientifiques citoyens engagés. Dommage : le péril est dans la demeure ou dans la tour en construction. Et nous ne sommes plus à l’époque où l’on y voyait une punition divine. Aujourd’hui nous savons à quel point Babel se passe en nous et entre nous. » (d’une carte blanche rédigée en mars 2020, non publiée…)

A quelles conditions Bruxelles ne sera-t-elle pas Babel en 2050 ? Quatre éléments doivent contribuer à la réflexion prospective : le contexte actuel d’une « éthique-en-société », le concept d’« archi-soin », une éthique des soins de santé à la fois clinique et organisationnelle, et enfin une application à quelques thèmes dégagés durant ce colloque qui se rejoignent dans la question de l’accessibilité aux soins.

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La santé à Bruxelles en 2050

Quelle éthique de l’éthique de l’intelligence artificielle ?
Alain Loute Juin 2025

L’éthique n’est pas absente du développement contemporain des technologies d’intelligence artificielle. C’est même ni plus, ni moins à une « inflation » de chartes et initiatives éthiques que l’on assiste. Elle laisse cependant totalement dans l’ombre la question de l’arrière-plan implicite de notre réflexion éthique : le cadrage temporel et spatial de l’éthique. Dans un premier temps, l’article met en avant le fait que des acteurs cherchent à imposer une vision du futur, certains auteurs allant jusqu’à parler de « colonisation du futur ». Dans un second temps, il met à jour le fait que les discussions éthiques sur l’IA sont souvent façonnées par des récits qui imposent une scénographie à la réflexion, à savoir le rapport de l’homme face à la machine, une scène localisée et extraite d’un contexte organisationnel et social. Ce cadrage temporel et spatial façonne notre manière de poser les questions éthiques, il focalise notre attention sur certains éléments de la situation, tout en constituant un « hors-champ ». L’apport de cet article est une invitation à développer une « éthique de l’attention » : au-delà de la question des principes éthiques à mobiliser, à quoi portons-nous attention lorsque nous réfléchissons à l’éthique de l’IA ?

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Médecine et sciences sociales

Ce que l’innovation numérique fait à la santé*
Sarah Sandré Juin 2025

Dans son article, Sarah Sandré revient sur les thèses abordées dans son ouvrage ce que l’innovation fait à la santé, paru chez l’Harmattan en 2024. Elle fait ainsi l’état des lieux de la popularisation grandissante auprès du public de la santé numérique dans les années 2010, des conditions de légitimation des acteurs du numérique et ses impacts sur le secteurs dix ans après. L’incursion de ces nouveaux acteurs impose de nouvelles méthodes d’évaluation, de gestion des risques notamment au regard de l’aura autour du numérique et de l’innovation.

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