L’évolution récente dans le traitement des patients atteints d’un cancer est due à des avancées technologiques et thérapeutiques majeures. Premièrement, la médecine de précision a émergé permettant de détecter et de cibler des anomalies génétiques et moléculaires. Grâce au séquençage de la tumeur du patient, il est actuellement possible de personnaliser son traitement en fonction du profil du patient et de sa tumeur. Cette approche a permis le développement des thérapies ciblées réduisant ainsi les effets secondaires et améliorant l’efficacité clinique. En 2024, des progrès significatifs ont encore été engrangés avec l’apparition entre-autre de nouvelles formes d’hormonothérapie permettant de retarder encore l’utilisation de la chimiothérapie conventionnelle chez certaines patientes.
Deuxièmement et en parallèle, l’immunothérapie via le blocage des points de contrôle immunitaire, par exemple avec les anticorps anti-PD-1/L1, a pris une place centrale dans l’arsenal thérapeutique de l’oncologue. Ces anticorps ont montré des résultats spectaculaires dans le mélanome, le cancer du poumon ou du rein ainsi que dans les cancers gynécologiques. Nous parlons de guérison de patients atteints d’une maladie métastatique avec le recul à 10 ans des premières études cliniques dans le mélanome cutané. Des nouvelles indications pour les anticorps anti-PD-1/L1 et des nouvelles molécules, tels que les anticorps anti-LAG3, ont été approuvées en 2024.
Une nouvelle avancée thérapeutique est également l’arrivée des anticorps drogues conjugués (ADC, Antibody-Drug Conjugates). Cette approche combine la spécificité d’un anticorps monoclonal qui cible une protéine présente à la surface des cellules tumorales et l’efficacité d’un agent de chimiothérapie puissant, souvent toxique à fortes doses, mais administré plus sélectivement via cette combinaison. Les nouveaux ADC sont de plus en plus nombreux et améliorent significativement le pronostic des patients au prix d’une nouvelle toxicité à appréhender.
Ces stratégies de traitement sont associées à une imagerie de plus en plus sophistiquée, qui se veut aussi thérapeutique parfois. Le traitement par des radio-ligands est un bel exemple. Cette approche combine un ligand pour un récepteur protéique surexprimé par les cellules tumorales et un radioiosotope émetteur de rayonnement bêta. Le 117Lu-PSMA est un radio-ligand ciblant le PSMA surexprimé principalement sur les cellules de cancer de la prostate. Il est utilisé avec succès dans ce cancer.
Tous ces nouveaux traitements permettent non seulement une prise en charge plus précise et moins invasive, mais augmentent également les chances de survie à long terme des patients. Cependant, ces avancées soulèvent aussi de nouveaux défis, tels que l’apparition de résistance, la combinaison séquentielle de ces thérapies et la nécessité d’une surveillance attentive des effets à long terme, ce qui pousse à une recherche continue pour affiner et personnaliser davantage les traitements oncologiques.