Les douleurs ostéo-articulaires de la main et du poignet font essentiellement suite à des phénomènes dégénératifs liés à l’arthrose. Les 2 causes principales de celle-ci sont la dégénérescence spontanée, en relation notamment avec l’âge, et la dégénérescence post-traumatique. Les traumatismes entraînent des lésions ostéo-articulaires directes ou une instabilité secondaire aux déformations osseuses ou aux lésions ligamentaires. Le traitement de l’arthrose primaire, dominée par la rhizarthrose (à la base du pouce) est d’abord conservateur, utilisant les anti-inflammatoires (per os et en massages locaux) et les attelles de repos. Des infiltrations de corticoïdes ou d’acide hyaluronique peuvent constituer une deuxième ligne de traitement. Finalement, la chirurgie par arthroplastie prothétique ou non donne habituellement de bons résultats dans les cas plus sévères. En situation post-traumatique, la reconnaissance précoce d’une instabilité peut permettre une chirurgie de stabilisation évitant les douleurs et les lésions dégénératives secondaires. La radiographie, l’arthroscanner et l’(arthro)-IRM sont les examens de choix pour compléter l’examen clinique.
Trois étapes jouent un rôle clé dans l’évaluation des patients chez qui on soupçonne une endométriose.
Première étape: antécédents cliniques et symptômes du patient (dysménorrhée, dyspareunie, dyschésie et douleur pelvienne chronique). Bien qu’il n’existe aucun lien entre les symptômes du patient et la présence et la gravité des lésions endométriosiques, le traitement médico-chirurgical mis en place ou proposé dépend du contexte dans lequel l’endométriose est observée.
La deuxième étape est l'examen physique, y compris l'évaluation du fornix vaginal postérieur et du cul-de-sac de Douglas, qui peut détecter des lésions non vues à la RMN et à l'échographie.
La troisième étape est l'imagerie. Une méta-analyse récente n'a révélé aucune différence dans la détection des lésions d'endométriose entre l'imagerie par ultrasons et par résonance magnétique, mais ces examens devraient être effectués par un radiologue ayant une expertise dans ce domaine.
À ce jour, le diagnostic final de l'endométriose est réalisé par laparoscopie avec biopsies des lésions.
Diane Declaye (1), Olivier Aerts (2), Alexia Kervyn (3), Laurence de Montjoye (1), Laura Nobile (1), Didier Ebo (4), Marie Baeck (1)Juillet 2019
Nous rapportons le contenu de la réunion PEAU’se dermatologique du 18 juin 2018, organisée par le service de Dermatologie des Cliniques universitaires Saint-Luc, concernant deux sujets dans le domaine de l’Immuno-allergologie. La première partie de la réunion, présentée par le Professeur Didier Ebo, Adjoint du département d’Immunologie et Allergologie à l’UZA (Universitair Ziekenhuis Antwerpen) était consacrée aux « réactions d’hypersensibilité allergique rencontrées au bloc opératoire ». Et la seconde, présentée par le Professeur Olivier Aerts (UZA) était dédiée aux « dermatites de contacts atypiques ».
Bien qu’au cours de ces dernières années des discussions et concertations soutenues au sujet des réseaux hospitaliers et du rôle des différents types d’hôpitaux aient eu lieu, il existe encore beaucoup d’équivoques quant au rôle des hôpitaux académiques. La présente analyse avance l’innovation en médecine en tant que mission primordiale de ces hôpitaux. Actuellement les hôpitaux académiques sont confrontés à une multitude de défis, tels que le manque de moyens financiers pour les missions académiques et de regroupement des pathologies complexes et rares, pour citer les plus importants.
Les inhibiteurs de point de contrôle immunitaire tels que les anticorps anti-PD-1/PD-L1 ont révolutionné le traitement des patients atteints de certains cancers. Le pronostic de vie de ces patients s’est amélioré et certains présentent des réponses complètes et durables. Ils sont probablement guéris de leur cancer métastatique. Ceci encourage les industries pharmaceutiques et les équipes de recherche universitaires à mener de nombreuses recherches afin d’améliorer encore l’efficacité de cette nouvelle forme d’immunothérapie.
La fibrillation auriculaire (FA) expose à des risques d'AVC. Afin de lutter contre cette complication dévastatrice, il est recommandé de prescrire des anticoagulants (ATCO). Il existe deux classes d'ATCO oraux utilisables dans cette indication: les anti-vitamine K (AVK) telle que la warfarine, et les anticoagulants non-vitamine K ou nouveaux anticoagulants oraux (NOACs). Parmi les NOACs, on distingue deux catégories: les inhibiteurs directs du facteur Xa (apixaban, rivaroxaban, edoxaban) et un inhibiteur direct de la thrombine (dabigatran). Ces molécules ont été comparées isolément à la warfarine (jamais directement entre-elles) et ont démontré une efficacité au moins similaire sur l’AVC ischémique que l’AVK mais avec des risques moindre d’AVC hémorragiques et d’hémorragies intracrâniennes. Elles sont donc préférées à la prise des AVK.
Le choix de l'anticoagulant se fait au cas par cas en tenant toujours compte de différents éléments tels que le risque d'AVC (l'utilisation des anticoagulants chez des patients sans facteurs de risque thromboembolique n'est actuellement pas recommandée), et le risque hémorragique (adaptation de dose). Ces deux éléments sont évalués en amont de la prescription. Dans le choix qu’a le médecin à faire, il faut également tenir compte de la présence d’une coronaropathie (prise concomitante d’antiplaquettaire), de l'âge et du poids du patient (adaptation de dose !), de sa fonction rénale (important pour le dabigatran), sa préférence pour l'une ou l'autre molécule (prise unique, ou deux doses/jour) et sa compréhension du traitement qui sera quant à elle un point déterminant dans l'observance thérapeutique. Notons que le dabigatran est le seul actuellement à disposer d'un agent réversant spécifique qui permet dans certains cas d'autoriser une chirurgie urgente ou de contrôler une hémorragie.
Les biothérapies dans le traitement du psoriasis modéré à sévère
Deborah Debois, Marie Baeck, Pierre-Dominique Ghislain (1)Mai 2019
Le psoriasis est une maladie inflammatoire systémique très fréquente et pouvant être très invalidante d'un point de vue fonctionnel et esthétique. Les traitements du psoriasis modéré à sévère ont évolué depuis ces dernières années grâce à l'arrivée des traitements biologiques qui ont considérablement amélioré la qualité de vie de ces patients.
L'insuline degludec (Tresiba®) est une insuline basale à action ultra-longue récemment commercialisée en Belgique. Des essais cliniques contrôlés ont montré que l’insuline degludec permettait d’obtenir des réductions comparables d'HbA1c par rapport aux insulines basales glargine ou detemir dans le diabète de type 1 et de type 2, avec dans la majorité des études un meilleur contrôle de la glycémie à jeun. Les données montrent également une réduction cliniquement intéressante du nombre d’hypoglycémies, notamment nocturnes. Les résultats des études contrôlées et observationnelles mettent en évidence une valeur ajoutée thérapeutique de l’insuline degludec dans la prise en charge du diabète de type 1 et de type 2.
L’étude CREDENCE a pour but principal d’évaluer le devenir de la fonction rénale (objectif primaire : insuffisance rénale terminale ; doublement de la créatinine ; décès d’origine rénale ou cardiovasculaire) d'une cohorte de sujets diabétiques de type 2, avec insuffisance rénale, traités par canagliflozine (Invokana®) vs. placebo. Les auteurs rapportent une réduction de risque relatif de cet objectif primaire de 30 % (Hazard Ratio [HR] : 0.70 ; 95 % CI : 0.51-0.82, p=0.00001) après 2,6 ans de suivi. L’étude met également en évidence une réduction de 17 à 39 % des objectifs secondaires rénaux et cardiovasculaires.
Au vu de leur intérêt clinique, les résultats de CREDENCE en termes de néphro – et cardioprotection par la canagliflozine doivent aujourd’hui être intégrés dans notre réflexion thérapeutique.
Julie Jacques (1), Ellen Verbraeken (2), Jean-Marie Vanmarsenille (1)Avril 2019
Plus que pour toute autre amputation, l’appareillage du membre supérieur nécessite la mise en place d’un projet. Établi entre l’équipe pluridisciplinaire et le patient, ce projet doit répondre aux souhaits esthétiques et fonctionnels de ce dernier. L’appareillage du membre inférieur, même s’il présente d’autres difficultés, vise essentiellement à recouvrer la marche. La fonction du membre supérieur est plus complexe. Il nous incombe alors de redoubler d’attention pour éviter l’abandon précoce de la prothèse.