Médecine et droit

À propos de quelques implications légales du Certificat dit d’...
V. Scavée Novembre 2015

D’apparence banale, la rédaction et la délivrance d’un certificat de non contre-indication à la pratique d’un sport engagent la responsabilité du médecin prescripteur. Les conséquences et sanctions peuvent être de trois ordres et non exclusives l’une de l’autre : ordinales, civiles et pénales. L’attestation doit, non seulement être conforme à la réalité des constatations, mais également faire suite à l’interrogatoire préalable et l’examen clinique attentif du patient. Le médecin prescripteur mettra en œuvre les moyens médicaux diagnostiques raisonnables et conformes aux données acquises de la science en telle manière de détecter toute anomalie physiologique du patient.

 

 

 

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La santé à Bruxelles en 2050

Un colloque sur « La Santé à Bruxelles en 2050 » pour fêter...
Frédéric A. Houssiau Juin 2025

En septembre 1974, la Faculté de Médecine de l’Université catholique de Louvain ouvrait les portes de ses auditoires et inaugurait ses laboratoires de recherche à Bruxelles, sur le nouveau site de Woluwe.

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La santé à Bruxelles en 2050

L’exposome, le changement climatique et la santé
Robert Barouki Juin 2025

Né en 2005 grâce à Chris Wild, le concept d’exposome qui correspond à l’ensemble des expositions tout au long de la vie d’un individu ou d’une population, s’est enrichi de diverses contributions ces dernières années pour occuper une place centrale dans le champ environnement et santé. Des apports venant de la chimie analytique, la toxicologie, l’épidémiologie, la biologie systémique, la modélisation, des sciences sociales et des sciences environnementales ont permis de mieux préciser les objectifs des travaux sur l’exposome ainsi que les méthodes et les outils pour mieux l’explorer. Le changement climatique se traduit principalement par une modification de l’exposome. Cette vision est utile du point de vue de la prévention parce que, d’une part notre état de santé dans 25 ans dépend fortement de nos expositions actuelles et futures, d’autre part ces expositions sont par nature modifiables et cela met en exergue notre responsabilité collective et individuelle.

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La santé à Bruxelles en 2050

Médecine 4P et intelligence artificielle : apprendre en...
Benoît Macq Juin 2025

La médecine 4P (prédictive, préventive, personnalisée et participative) vise à améliorer la qualité de vie en anticipant et traitant précocement les maladies, grâce aux avancées en intelligence artificielle (IA) et à l’exploitation des données de santé. Alors que les vaccins ont permis de faire passer l’espérance de vie de 30 à 70 ans, le nouveau défi de la médecine est de garantir une vie en bonne santé jusqu’au bout pour le plus grand nombre. Ce nouvel objectif est indispensable pour maintenir le poids des coûts des soins de santé acceptables dans une société avec une population vieillissante.

A Bruxelles, une société spin-off comme Intuitim (analyse d’imagerie médicale pour le dépistage du cancer du sein), l’initiative City-Labs (accès rapide aux analyses médicales) ainsi que les outils participatifs comme Manzana (diabétologie) et PSEE (psychiatrie) constituent des expériences pilotes concrètes de ces technologies conduites par les cliniques St Luc et l’UCLouvain.

Le risque de déterminisme médical, la protection des données et l’accessibilité équitable aux soins numériques soulèvent de nouveaux défis : une intégration responsable et éthique de l’IA est essentielle pour assurer une médecine de précision qui allie innovation technologique et respect des valeurs humaines.

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La santé à Bruxelles en 2050

Santé et vulnérabilités sociales : regards croisés sur Bruxelles
Sandy Tubeuf (1), Nicolas Bernard (2), Renaud Brankaer (3), Vincent Clapuyt (4), Amélie Deprez (5), Michelle Dusart (6), Christine Flamand (7), Vanessa Jacobs (8) Juin 2025

Ce texte fait suite à la table-ronde « Santé et vulnérabilités sociales » du colloque « La santé à Bruxelles en 2050 » organisé pour les 50 ans de l’UCLouvain à Bruxelles. L’événement a réuni institutions socio-sanitaires, associations, organisations non gouvernementales et chercheur.es pour discuter des défis et initiatives en santé auprès des populations précaires.

Les sept intervenant·es ont été invité·es à débuter leur intervention par une photographie illustrant leur quotidien, décrite en quelques minutes afin de sensibiliser le public aux réalités souvent invisibles de la ville. La discussion, enrichie par les échanges avec le public, a permis d’aborder l’accès aux soins et le soutien aux plus vulnérables.

En clôture, chaque participant a choisi un mot-clé incarnant un souhait pour Bruxelles en 2050. Plutôt qu’une simple retranscription des échanges, cet article propose une synthèse des témoignages issus des lieux d’accueil et de soins pour les plus fragiles, ainsi que les mots-clés retenus par les intervenant·es. Ensemble, ils dessinent une vision commune pour un avenir sanitaire et social plus solidaire à Bruxelles.

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La santé à Bruxelles en 2050

Quelle éthique de l’éthique de l’intelligence artificielle ?
Alain Loute Juin 2025

L’éthique n’est pas absente du développement contemporain des technologies d’intelligence artificielle. C’est même ni plus, ni moins à une « inflation » de chartes et initiatives éthiques que l’on assiste. Elle laisse cependant totalement dans l’ombre la question de l’arrière-plan implicite de notre réflexion éthique : le cadrage temporel et spatial de l’éthique. Dans un premier temps, l’article met en avant le fait que des acteurs cherchent à imposer une vision du futur, certains auteurs allant jusqu’à parler de « colonisation du futur ». Dans un second temps, il met à jour le fait que les discussions éthiques sur l’IA sont souvent façonnées par des récits qui imposent une scénographie à la réflexion, à savoir le rapport de l’homme face à la machine, une scène localisée et extraite d’un contexte organisationnel et social. Ce cadrage temporel et spatial façonne notre manière de poser les questions éthiques, il focalise notre attention sur certains éléments de la situation, tout en constituant un « hors-champ ». L’apport de cet article est une invitation à développer une « éthique de l’attention » : au-delà de la question des principes éthiques à mobiliser, à quoi portons-nous attention lorsque nous réfléchissons à l’éthique de l’IA ?

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Médecine et sciences sociales

Ce que l’innovation numérique fait à la santé*
Sarah Sandré Juin 2025

Dans son article, Sarah Sandré revient sur les thèses abordées dans son ouvrage ce que l’innovation fait à la santé, paru chez l’Harmattan en 2024. Elle fait ainsi l’état des lieux de la popularisation grandissante auprès du public de la santé numérique dans les années 2010, des conditions de légitimation des acteurs du numérique et ses impacts sur le secteurs dix ans après. L’incursion de ces nouveaux acteurs impose de nouvelles méthodes d’évaluation, de gestion des risques notamment au regard de l’aura autour du numérique et de l’innovation.

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Nutrition clinique

Nouveautés en nutrition clinique
Camila Terken, Aude Anzévui, Audrey Loumaye, Nicolas Lanthier Mai 2025

Depuis près de 20 ans, le symposium de nutrition clinique des Cliniques universitaires Saint-Luc met à l’honneur une thématique d’actualité présentée par un orateur invité, ainsi que des prises en charge de soins nutritionnels spécifiques issues de collaborations interdisciplinaires. Durant une matinée, cette formation continue permet ainsi la rencontre entre l’actualisation des recommandations en nutrition clinique et l’expertise clinique de terrain. Ce 23 novembre 2024, a eu lieu, sur le site de l’UCLouvain Bruxelles Woluwe, le symposium annuel de nutrition clinique organisé par le Comité Liaison Alimentation Nutrition (CLAN) et le service Alimentation et Diététique des Cliniques universitaires Saint-Luc. Il a rassemblé plus de 200 personnes et a remporté un vif succès. Six exposés ont été donnés par des experts diététiciens, infirmiers, médecins… abordant des thématiques variées comme les polluants de notre assiette, les nouveaux défis concernant la nutrition en cas de mucoviscidose, le repas en milieu hospitalier, la dysphagie, le syndrome de renutrition inappropriée et la maladie cœliaque (Figure). Une interaction entre les différents intervenants et des exposés souvent préparés par équipes sont les atouts de ce symposium. Nous vous proposons ci-dessous un court résumé de chaque présentation avec les noms et fonctions des différents orateurs.

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Néphrologie

Vasculites à ANCA : État des Connaissances et Perspectives
M.Bennani, H.Georgery, S. Leflot, C. Cuvelier, M. Tintillier, S. Aydin, R. Debois, M. Vanderputten, I. Ronsmans, F. Kidd, M. Berghmans, F. Alexis, H. Fourneau, F. Seghers, J. Morelle Mai 2025

Les vasculites à anticorps dirigés contre le cytoplasme des neutrophiles (ANCA) sont caractérisées par une inflammation et une nécrose des petits vaisseaux, affectant principalement les reins, les poumons, et les voies respiratoires supérieures. Elles regroupent essentiellement la granulomatose avec polyangéite et la polyangéite microscopique. Le diagnostic repose sur la détection sérologique des ANCA ciblant la myéloperoxydase ou la protéinase-3, et sur la biopsie d’un organe atteint, le plus souvent le rein. La prise en charge thérapeutique relève de centres spécialisés dotés d’une expertise dans ces pathologies. Le traitement d’induction de la vasculite à ANCA avec une atteinte rénale ou un risque vital consiste en une combinaison de glucocorticoïdes et de rituximab ou de cyclophosphamide, le rituximab étant préféré dans les formes récidivantes. Une réduction rapide de la posologie des glucocorticoïdes selon le schéma de l’étude PEXIVAS est actuellement recommandée, réduisant significativement le risque d’infection grave sans perte d’efficacité. Pour la phase de maintien de la rémission, le rituximab à doses fixes et répétées pendant 18-48 mois est préféré à l’azathioprine. L’identification récente du rôle du complément dans la pathogenèse des vasculites à ANCA a conduit à la mise au point de l’avacopan, un antagoniste oral du récepteur anti-C5a. Administré en association avec le rituximab ou le cyclophosphamide sur une période d’un an, l’avacopan s’est montré plus efficace – en termes de rémission et de récupération rénale – et moins toxique que les glucocorticoïdes, constituant une alternative de choix.

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Pneumo-pédiatrie

Cartographie allergique des aéroallergènes d’une consultation...
Corentin Stavart, Eddy Bodart Mai 2025

Chaque consultation de pneumo-allergologie pédiatrique débute par une anamnèse approfondie, suivie d’un examen clinique complet. À la suite de ces deux éléments préliminaires, d’éventuels examens complémentaires peuvent être demandés. Les 993 dossiers des patients vus à la consultation de pneumo-allergologie pédiatrique du CHU UCL Namur (site de Godinne) au cours du premier semestre de 2023 ont été revus et analysés. En fonction de l’anamnèse et de la symptomatologie, des tests allergiques cutanés ont été réalisés vis-à-vis des aéroallergènes selon la méthode des prick tests. Nous avons réalisé des tests allergiques cutanés chez 204 enfants, âgés de 7 mois à 17 ans et 3 mois, parmi lesquels 102 ont présenté des résultats positifs. La répartition des sensibilisations a mis en évidence une prédominance marquée d’une sensibilisation vis-à-vis des acariens de la poussière de maison (58,8%), suivis de celle vis-à-vis des phanères de chat (37,3%) et puis celles au pollen de graminées (33,3%). Une polysensibilisation était observée chez plus de 60% des patients sensibilisés. Dans le cadre de la prise en charge de l’allergie respiratoire pédiatrique, l’éviction des allergènes émerge comme le premier palier, avec un accent particulier sur la gestion de l’environnement. Cependant, en cas de test positif vis-à-vis d’un animal, l’éviction reste laborieuse même si une corrélation entre la symptomatologie et le test a bien été établie et reconnue par la famille. L’éviction n’a pas pu être réalisée dans l’environnement immédiat dans 68,4% des cas pour le chat et dans 66,6% des cas pour le chien.

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