Le rôle de la consommation de sucres, en particulier sous forme de sodas, dans le développement de l’obésité et de ses complications métaboliques et cardiovasculaires est de mieux en mieux établi. Les mécanismes impliqués sont probablement multiples, mais le contenu calorique, la charge glycémique et la consistance liquide semblent jouer un rôle plus important que le contenu en fructose. Les recommandations actuelles proposent de réduire les sucres ajoutés à 10% voire 5% de l’apport calorique quotidien. La substitution des sucres par des édulcorants pourrait être utile. À plus large échelle, l’éducation à un goût moins intensément sucré est capitale.
L’hyperparathyroïdie primaire est une pathologie endocrinienne fréquente, s’expliquant dans la majorité des cas par la présence d’un adénome parathyroïdien, localisé dans la région cervicale. Nous rapportons le cas d’une patiente présentant une hyperparathyroïdie primaire récidivante due à un adénome parathyroïdien intra-médiastinal situé au voisinage du thymus. La localisation de l’adénome ainsi que sa prise en charge ont été laborieuses. C’est pourquoi nous avons revu les critères diagnostiques et l’approche thérapeutique de l’hyperparathyroïdie primaire à la lumière de la littérature. Après de multiples interventions conduisant à la résection des quatre glandes parathyroïdes en position cervicale puis de l’adénome parathyroïdien ectopique, la patiente a développé une hypocalcémie post-opératoire difficile à contrôler.
Les analogues du GLP-1 occupent aujourd’hui une place importante dans le traitement du diabète de type 2, sachant leurs effets glycémiques et extraglycémiques. Le dulaglutide (Trulicity®) est un nouvel analogue à longue durée d’action à injecter une fois par semaine à la dose de 1.5 (ou 0.75) mg. L’objectif de l’article est de revoir les résultats, en particulier du programme AWARD, et de discuter la place de ce médicament dans l’algorithme thérapeutique moderne.
L’obésité et le diabète de type 2 sont associés à une inflammation de bas grades. Parmi les nouveaux mécanismes, le lien avec les bactéries intestinales semblent de plus en plus convaincant. Ce microbiote intestinal jouerait un rôle clé dans le déclenchement de l’inflammation et de l’insulino-résistance via différents mécanismes comme par exemple la translocation de bactéries ou encore de composés bactériens avec le développement de l’endotoxémie métabolique. Certaines bactéries intestinales pourraient aussi contribuer de façon délétère ou au contraire bénéfique à l’amélioration de l’homéostasie glucidique. Parmi les candidats potentiels, le rôle d’Akkermansia muciniphila est actuellement investigué.
L’appréciation de la “santé diabétique” d’un individu est complexe, et inclut: (i) les valeurs contemporaines et séculaires d’HbA1c; (ii) la survenue d’hypoglycémies; (iii) la durée passée dans la zone-cible du glucose; (iv) les antécédents éventuels d’acido-cétose; (v) les antécédents éventuels d’hypoglycémies sévères; (vi) la présence ou le risque de survenue de complications micro- et/ou macrovasculaires; (vii) les comorbidités cardiométaboliques associées (obésité; composantes du syndrome métabolique ; troubles du comportement alimentaire); (viii) les problèmes psychologiques (anxiété/dépression); et (ix) les problématiques socioprofessionnelles liées à l’affection.
Chez les patients diabétiques, même devant un profil lipidique d’apparence banal, un traitement hypolipémiant médicamenteux est presque toujours indispensable. Ce traitement doit d’abord viser à atteindre la cible de cholestérol LDL (<70 mg/dL ou < 100 mg/dl selon les antécédents de maladie cardiaque ou rénale, l’âge ou la présence de facteurs de risque) via la prescription d’une statine avec ou sans ézétimibe. Après cela, il faut considérer la possibilité d’ajouter un fibrate ou un supplément d’acides gras omega-3 chez les patients dont les taux de triglycérides restent élevés en visant comme cible le taux de cholestérol non-HDL (<100 mg/dL ou < 130 mg/dl selon l’âge ou la présence de facteurs de risque).
C. Hermans, C. Lambert, L. Knoops, M.-C. Vekemans, X. Poire, V. Havelange, L. Michaux, E. Van Den NesteFévrier 2016
Dans la foulée des dernières années, l’année 2015 aura été pour les maladies du sang riche en développements et en innovations. Dans le domaine de l’anticoagulation, soulignons notamment la validation d’un antidote du Pradaxa® qui s’avère prometteur, la démonstration que le Facteur XI pourrait constituer une cible de choix des anticoagulants de demain et qu’une substitution par héparine de bas poids moléculaire n’est plus d’emblée requise chez tout patient en fibrillation sous anti-vitamine K devant bénéficier d’un geste invasif. Quant à l’hémophilie, l’effervescence scientifique concerne les nouveaux concentrés de Facteurs VIII et FIX à demi-vie prolongée et les thérapies alternatives court-circuitant le Facteur VIII telles qu’un anticorps bispécifique capable de mimer le rôle du Facteur VIII de la coagulation. Pour les maladies hématologies malignes, de nombreuses thérapies devraient à court terme révolutionner le traitement des leucémies et des lymphomes. Il s’agit d’innovations dans l’immunothérapie avec la validation de nouveaux anticorps, d’inhibiteurs spécifiques, et surtout des cellules T porteuses d’un récepteur chimérique. Alors que les bases moléculaires des syndromes myélodysplasiques sont de mieux en mieux comprises, le myélome multiple connaît une explosion de nouvelles molécules et aussi une nouvelle stadification de la maladie.
Ch. Beauloye, A. Persu, A.-C. Pouleur, A. PasquetFévrier 2016
L’année « cardiologique » 2015 a vu la publication de nouvelles recommandations par la Société européenne de Cardiologie. Nous reprenons ici les points essentiels des recommandations concernant la prévention de l’endocardite bactérienne et la prise en charge des syndromes coronariens de type non STEMI. Comme chaque année, de nombreuses études pharmacologiques ont été publiées. Parmi celles-ci, nous avons épinglé l’étude « Sprint » qui fera date dans la prise en charge de l’hypertension. De nouvelles classes thérapeutiques s’annoncent également dans le domaine de l’insuffisance cardiaque comme en témoignent les études Paradigm et Socrates.
J.-Fr. Baurain, F. Cornélis, F. Duhoux, Y. Humblet, F. Mazzeo, M. van den Eynde, J.-P. MachielsFévrier 2016
Le traitement du cancer est pluridisciplinaire et les avancées en oncologie médicale sont nombreuses. En 2015, nous retiendrons que le traitement du cancer métastatique de la prostate a changé avec l’introduction d’une chimiothérapie, le Docetaxel, concomitamment avec l’initiation de la castration. Ceci permet d’augmenter de 10 mois la survie médiane globale chez ces patients. Cette année voit aussi le remboursement d’un nouveau type de thérapie ciblée, l’Olaparib, dans le cadre du traitement du cancer de l’ovaire dit platine-sensible. Il s’agit d’un inhibiteur de PARP, une protéine essentielle dans un des deux mécanismes de réparation de l’ADN. L’Olaparib augmente de façon signification la survie sans rechute des femmes atteintes d’un cancer de l’ovaire BRCA muté. BRCA est la pièce maitresse de l’autre mécanisme de réparation de l’ADN. Finalement, la plus grande révolution oncologique en 2015, c’est l’arrivée en clinique des anticorps anti-PD1 et PD-L1. Plusieurs études, principalement dans le mélanome ont montré que cette forme d’immunothérapie est particulièrement efficace. Elle permet probablement de guérir certains patients. L’administration de ces anticorps est associée à une toxicité bien spécifique, une toxicité auto-immune qui peut être redoutable voire fatale si elle n’est pas reconnue et prise en charge rapidement. Tous ces traitements sont disponibles à l’Institut Roi Albert II.