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Endocrinologie et Nutrition
Le Tirzepatide (Mounjaro®) : un nouvel outil dans le...
Le Tirzepatide (TZP) est le premier double agoniste, ciblant à la fois les récepteurs du GLP-1 (GLP-1R) et du GIP, développé pour le traitement de l’obésité et du diabète sucré de type 2. Le TZP est plus puissant sur l’équilibre glycémique et sur la perte de poids que les mono-agonistes du GLP-1R (GLP-1RAs) déjà présents sur le marché. La perte de poids résulte quasi exclusivement d’une réduction de l’apport calorique. Le TZP exerce également des effets bénéfiques sur les différents paramètres du profil de risque cardio-vasculaire. Le TZP se caractérise par une bonne tolérance et un profil de sécurité satisfaisant comparable aux GLP-1RAs déjà utilisés. Comme pour les GLP-1RAs, son utilisation soulève de nombreuses questions (coût et remboursement éventuel, durée d’utilisation, sécurité à très long terme, place par rapport au traitement hygiéno-diététique, place par rapport à la chirurgie bariatrique, …). Même si toutes ces questions méritent d’être adressées, il n’en demeure pas moins, que le TZP représente une nouvelle étape dans le développement de médicaments toujours plus efficaces pour traiter l’obésité et ses comorbidités.
Oncologie
La révolution continue en oncologie au service des patients
L’évolution récente dans le traitement des patients atteints d’un cancer est due à des avancées technologiques et thérapeutiques majeures. Premièrement, la médecine de précision a émergé permettant de détecter et de cibler des anomalies génétiques et moléculaires. Grâce au séquençage de la tumeur du patient, il est actuellement possible de personnaliser son traitement en fonction du profil du patient et de sa tumeur. Cette approche a permis le développement des thérapies ciblées réduisant ainsi les effets secondaires et améliorant l’efficacité clinique. En 2024, des progrès significatifs ont encore été engrangés avec l’apparition entre-autre de nouvelles formes d’hormonothérapie permettant de retarder encore l’utilisation de la chimiothérapie conventionnelle chez certaines patientes.
Deuxièmement et en parallèle, l’immunothérapie via le blocage des points de contrôle immunitaire, par exemple avec les anticorps anti-PD-1/L1, a pris une place centrale dans l’arsenal thérapeutique de l’oncologue. Ces anticorps ont montré des résultats spectaculaires dans le mélanome, le cancer du poumon ou du rein ainsi que dans les cancers gynécologiques. Nous parlons de guérison de patients atteints d’une maladie métastatique avec le recul à 10 ans des premières études cliniques dans le mélanome cutané. Des nouvelles indications pour les anticorps anti-PD-1/L1 et des nouvelles molécules, tels que les anticorps anti-LAG3, ont été approuvées en 2024.
Une nouvelle avancée thérapeutique est également l’arrivée des anticorps drogues conjugués (ADC, Antibody-Drug Conjugates). Cette approche combine la spécificité d’un anticorps monoclonal qui cible une protéine présente à la surface des cellules tumorales et l’efficacité d’un agent de chimiothérapie puissant, souvent toxique à fortes doses, mais administré plus sélectivement via cette combinaison. Les nouveaux ADC sont de plus en plus nombreux et améliorent significativement le pronostic des patients au prix d’une nouvelle toxicité à appréhender.
Ces stratégies de traitement sont associées à une imagerie de plus en plus sophistiquée, qui se veut aussi thérapeutique parfois. Le traitement par des radio-ligands est un bel exemple. Cette approche combine un ligand pour un récepteur protéique surexprimé par les cellules tumorales et un radioiosotope émetteur de rayonnement bêta. Le 117Lu-PSMA est un radio-ligand ciblant le PSMA surexprimé principalement sur les cellules de cancer de la prostate. Il est utilisé avec succès dans ce cancer.
Tous ces nouveaux traitements permettent non seulement une prise en charge plus précise et moins invasive, mais augmentent également les chances de survie à long terme des patients. Cependant, ces avancées soulèvent aussi de nouveaux défis, tels que l’apparition de résistance, la combinaison séquentielle de ces thérapies et la nécessité d’une surveillance attentive des effets à long terme, ce qui pousse à une recherche continue pour affiner et personnaliser davantage les traitements oncologiques.
Endocrinologie et Nutrition
Médicaments antidiabétiques (gliflozines, agonistes GLP-1, co...
La néphropathie est une complication redoutable du diabète sucré. Les essais cliniques récents ont mis en évidence que de nouvelles classes de médicaments, les gliflozines, les agonistes du GLP-1 et (de manière préliminaire) le tirzépatide avaient en commun chez le diabétique de type 2 un effet potentiel de néphroprotection en termes de fonction rénale et/ou albuminurie.
L’ensemble des résultats de la littérature sous-tend ainsi très rationnellement les recommandations thérapeutiques publiées par les sociétés savantes, en particulier, en 2025, par l’Association Américaine du Diabète pour les patients diabétiques de type 2 avec néphropathie.
Le but de cet article est de proposer un cadastre de ces données qui doivent conduire le clinicien à une stratégie thérapeutique innovante en présence d’une néphropathie chez le diabétique de type 2.
Médecine et société
Trans-mutation Santé du Futur*
La 2e édition de Trans-mutation Santé a exploré les tensions et l’adaptabilité dans le secteur de la santé. Les discussions ont porté sur l’impact de l’intelligence artificielle, les défis budgétaires, la gestion des risques et le parcours patient. Les intervenants ont souligné l’importance de l’IA dans la personnalisation des soins, les contraintes budgétaires face aux besoins croissants, la nécessité de stratégies de prévention et la résilience des patients face aux maladies. Les débats ont mis en lumière les enjeux sociétaux et économiques, ainsi que les perspectives d’avenir pour un système de santé plus efficace et humain.
Pédiatrie
Protéger les femmes enceintes et leurs bébés par la...
A cause de leur situation immunitaire, les femmes enceintes et leurs bébés sont plus à risque lorsqu’ils contractent certaines infections. La plus efficace des mesures préventives est la vaccination maternelle, stratégie « deux pour un » offrant une protection à la femme enceinte et au bébé. La coqueluche, la grippe et le Covid-19 sont les maladies pour lesquelles des vaccins sont actuellement proposés durant la grossesse. Ils ont tous démontré leur efficacité et leur sécurité tant pour la femme enceinte que pour le bébé. Les buts de cet article sont de décrire la situation actuelle et les défis liés à la vaccination maternelle, et d’annoncer certains vaccins en développement qui pourraient, dans un avenir proche, être recommandés durant la grossesse.
Endocrinologie et Nutrition
Orbitopathie dysthyroïdienne, revue de la littérature
L’orbitopathie dysthyroïdienne est l’atteinte extra-thyroïdienne la plus fréquente de la maladie de Basedow. Elle affecte les tissus orbitaires et péri-orbitaires, entraînant des signes et symptômes tels que l’œdème des paupières, l’exophtalmie et la diplopie. La prévalence varie, affectant environ 25 à 50% des patients atteints de la maladie de Basedow. La pathogenèse de l’orbitopathie dysthyroïdienne implique, entre autres, des auto-anticorps dirigés contre les récepteurs de la TSH présents sur les fibroblastes orbitaires. L’activation des fibroblastes orbitaires aura comme conséquence la production des cytokines pro-inflammatoires et des glycosaminoglycanes, provoquant une inflammation et la prolifération des tissus conjonctifs orbitaires, ainsi qu’une adipogenèse. Les traitements de l’orbitopathie, dans sa phase active, comprennent des mesures générales, comme un traitement ophtalomologique symptomatique (larmes artificielles, protection solaire, surélévation de la tête de lit), le rétablissement rapide et durable de l’euthyroidie et le sevrage tabagique, et en fonction de la sévérité : sélénium pour les formes mineures, des traitements anti-inflammatoires et immunosuppresseurs pour les formes modérées à sévère (avec parfois à la radiothérapie orbitaire) et enfin une chirurgie de décompression pour les formes menaçant le pronostic visuel. Malgré des avancées thérapeutiques récentes, la gestion de l’orbitopathie dysthyroïdienne reste complexe, nécessitant une approche multidisciplinaire. Les recherches futures se concentrent sur la compréhension des mécanismes immunitaires sous-jacents et le développement de traitements plus ciblés et efficaces.
19e Congrès UCLouvain d’Endocrino-Diabétologie
La prise en charge du diabète de type 2 à l’ère des capteurs...
Les capteurs glycémiques permettant la mesure continue du glucose interstitiel sont remboursés en Belgique pour certaines catégories de patients diabétiques de type 2 traités par schéma insulinique basal-prandial dans le cadre des conventions diabète. Ils fournissent une appréciation plus performante de l’exposition glycémique, permettant d’ajuster au mieux les doses d’insuline, mais également les traitement non-insuliniques de l’hyperglycémie. Leur usage nécessite, comme dans le diabète de type 1, une réévaluation des pratiques et conseils nutritionnels et diététiques sur base des mesures ambulatoires, notamment du fait de la meilleure appréciation des excursions post-prandiales et des glucométries nocturnes.
19e Congrès UCLouvain d’Endocrino-Diabétologie
Optimisation du traitement anti-hyperglycémiant chez les...
Le traitement du diabète de type 2 chez les personnes âgées représente un défi clinique en raison d’une balance bénéfice-risque fragilisée par le vieillissement et les comorbidités. Cette revue examine les notions de surtraitement et de déprescription des traitements anti-hyperglycémiants, essentielles pour optimiser la prise en charge de cette population hétérogène. Au-delà de leur intérêt, elle met en lumière les lacunes actuelles en matière de connaissances et souligne la nécessité de recherches approfondies pour garantir une approche thérapeutique plus individualisée, efficace et sécurisée pour les personnes âgées vivant avec diabète de type 2.
19e Congrès UCLouvain d’Endocrino-Diabétologie
Thyroïde et Subfertilité Féminine
Un dysfonctionnement thyroïdien peut être à l’origine d’une subfertilité féminine en induisant des troubles menstruels, des perturbations des hormones sexuelles ou par impact ovarien direct. Celle-ci peut persister après le rétablissement de la fonction thyroïdienne, et nécessiter une chirurgie et/ou une procréation médicalement assistée (PMA).
L’auto-immunité thyroïdienne (AIT) est plus fréquente chez les femmes atteintes du syndrome des ovaires micropolykystiques et de subfertilité idiopathique comparé à des femmes fertiles ou avec d’autres causes de subfertilité.
En PMA, la stimulation ovarienne (SO) effectuée entraîne une hyperœstradiolémie, pouvant conduire à une hypothyroïdie (fruste) chez les femmes ayant une TAI et nécessiter une supplémentation par hormones thyroïdiennes (LT4) avant la grossesse, avec un objectif thérapeutique de TSH < 2,5 mUI/L.
Dans des méta-analyses incluant des femmes avec des taux de TSH > 4,0 mUI/L, l’administration de LT4 augmente le taux de naissance vivante, à l’inverse des femmes euthyroïdiennes ayant une AIT isolée. Par ailleurs, la micro-injection de sperme intracytoplasmique est prometteuse dans ce groupe de femmes avec une AIT.
Toutes les raisons ci-dessus, sont des arguments en faveur d’un dépistage systématique des troubles thyroïdiens chez les femmes de couples subfertiles.
19e Congrès UCLouvain d’Endocrino-Diabétologie
« Y-a-t-il encore une place pour la scintigraphie dans le...
Les nodules thyroïdiens sont un problème très courant dans la population adulte. La scintigraphie thyroïdienne est la seule méthode permettant d’évaluer les caractéristiques fonctionnelles d’un nodule thyroïdien. Les nodules hyperfonctionnels, également appelés nodules chauds ou autonomes, se caractérisent par une captation accrue des radio-isotopes ce qui peut être exploré in vivo en utilisant principalement deux radio-isotopes : le 99mTcO4- et le 123I. On observera une captation accrue de l’isotope administré par rapport au parenchyme thyroïdien adjacent. Les nodules hyperfonctionnels présentent presque systématiquement des mutations somatiques activatrices des gènes TSHR et GNAS, ils sont très rarement malins et leur prévalence augmente dans les régions carencées en iode. Fréquemment, l’examen cytologique de ces nodules montre des résultats indéterminés, ce qui peut générer des procédures thérapeutiques non nécessaires.
Bien que les guidelines internationales limitent l’usage de la scintigraphie au bilan d’un nodule thyroïdien associé à une TSH sérique basse, de nombreuses études européennes ont démontré qu’un taux de TSH inférieure à la normale ne permet pas d’exclure de manière efficace la présence d’un nodule hyperfonctionnel. Dans notre étude prospective menée entre 2018 et 2021, parmi les 67 nodules hyperfonctionnels évalués, 50% présentaient un taux normal de TSH sérique, 70% avaient un score échographique EU-TIRADS 4 suggérant un risque de malignité intermédiaire, et 50% des nodules soumis à la cytologie ont donné des résultats indéterminés. Aucun cancer n’a été détecté à l’examen histologique des nodules hyperfonctionnels soumis à une exérèse chirurgicale.
La scintigraphie peut encore être pertinente dans le bilan initial des nodules thyroïdiens dans des populations sélectionnées, à savoir des patients ayant un taux de TSH < 2 mU/L dans les régions avec une carence en iode passée ou actuelle, afin d’éviter des procédures diagnostiques et chirurgicales inutiles.
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