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Oncologie

Oncologie

La révolution continue en oncologie au service des patients
Avril 2025

L’évolution récente dans le traitement des patients atteints d’un cancer est due à des avancées technologiques et thérapeutiques majeures. Premièrement, la médecine de précision a émergé permettant de détecter et de cibler des anomalies génétiques et moléculaires. Grâce au séquençage de la tumeur du patient, il est actuellement possible de personnaliser son traitement en fonction du profil du patient et de sa tumeur. Cette approche a permis le développement des thérapies ciblées réduisant ainsi les effets secondaires et améliorant l’efficacité clinique. En 2024, des progrès significatifs ont encore été engrangés avec l’apparition entre-autre de nouvelles formes d’hormonothérapie permettant de retarder encore l’utilisation de la chimiothérapie conventionnelle chez certaines patientes. 

Deuxièmement et en parallèle, l’immunothérapie via le blocage des points de contrôle immunitaire, par exemple avec les anticorps anti-PD-1/L1, a pris une place centrale dans l’arsenal thérapeutique de l’oncologue. Ces anticorps ont montré des résultats spectaculaires dans le mélanome, le cancer du poumon ou du rein ainsi que dans les cancers gynécologiques. Nous parlons de guérison de patients atteints d’une maladie métastatique avec le recul à 10 ans des premières études cliniques dans le mélanome cutané. Des nouvelles indications pour les anticorps anti-PD-1/L1 et des nouvelles molécules, tels que les anticorps anti-LAG3, ont été approuvées en 2024. 

Une nouvelle avancée thérapeutique est également l’arrivée des anticorps drogues conjugués (ADC, Antibody-Drug Conjugates). Cette approche combine la spécificité d’un anticorps monoclonal qui cible une protéine présente à la surface des cellules tumorales et l’efficacité d’un agent de chimiothérapie puissant, souvent toxique à fortes doses, mais administré plus sélectivement via cette combinaison. Les nouveaux ADC sont de plus en plus nombreux et améliorent significativement le pronostic des patients au prix d’une nouvelle toxicité à appréhender. 

Ces stratégies de traitement sont associées à une imagerie de plus en plus sophistiquée, qui se veut aussi thérapeutique parfois. Le traitement par des radio-ligands est un bel exemple. Cette approche combine un ligand pour un récepteur protéique surexprimé par les cellules tumorales et un radioiosotope émetteur de rayonnement bêta. Le 117Lu-PSMA est un radio-ligand ciblant le PSMA surexprimé principalement sur les cellules de cancer de la prostate. Il est utilisé avec succès dans ce cancer. 

Tous ces nouveaux traitements permettent non seulement une prise en charge plus précise et moins invasive, mais augmentent également les chances de survie à long terme des patients. Cependant, ces avancées soulèvent aussi de nouveaux défis, tels que l’apparition de résistance, la combinaison séquentielle de ces thérapies et la nécessité d’une surveillance attentive des effets à long terme, ce qui pousse à une recherche continue pour affiner et personnaliser davantage les traitements oncologiques.

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Innovations 2024 en cancérologie cervico-maxillo-faciale
Eléonore Longton1,5, Rachel Galot2,5, Jean-Pascal Machiels2,5, Michèle Magremanne3,5, Sandra Schmitz4,5 Février 2025

Le cancer de la tête et du cou exige une prise en charge multidisciplinaire, impliquant médecins et professionnels paramédicaux. En 2024, la clinique de cancérologie cervico-maxillo-faciale a instauré des réunions mensuelles réunissant ces différents experts, afin de garantir un accompagnement complet et personnalisé pour chaque patient. Cette approche favorise une meilleure adhésion aux traitements tout en améliorant la qualité de vie des patients.

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Malformations vasculaires : un nouvel espoir grâce aux...
Emmanuel Seront, Valérie Dekeuleneer, Julien Coulie, Ann Van Damme, Laurence Boon, Miikka Vikkula Mai 2022

Les malformations vasculaires sont une entité orpheline et complexe. Ces malformations résultent d’anomalies dans le processus d’angiogenèse et sont subdivisées en malformations capillaires, lymphatiques, veineuses, artérioveineuses et mixtes, selon le type de vaisseaux affectés. Jusqu’à il y a quelques années, les options thérapeutiques se limitaient à la sclérothérapie et/ou à la chirurgie, mais ces traitements restaient rarement curatifs ou irréalisables. Ces malformations vasculaires sont, pour la plupart, induites par des mutations impliquant différents gènes et similaires aux mutations oncogéniques. Ces mutations conduisent à une activation excessive des voies de signalisation telles que la voie MAPK et la voie PI3K / AKT / mTOR. Nous soulignons le rôle des thérapies ciblées utilisées en oncologie en tant que traitement de ces anomalies vasculaires.

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Oncologie

Amélioration du pronostic des patients grâce à l’utilisation...
Jean-Francois Baurain, Jean-Pascal Machiels, François Duhoux Février 2019

Il n’y a pas eu de révolution en 2018 en oncologie. Par contre, nous avons la confirmation de l’importance de la place de l’immunothérapie dans le traitement des patients atteints de certains cancers. Les anticorps anti-PD1 deviennent un standard dans le traitement du cancer tête et cou, du rein, du poumon, de la vessie, des mélanomes et des carcinomes spinocellulaires cutanés. Les données plus matures de survie avec les anticorps anti-PD1 nous font espérer que nous pourrions guérir certains patients métastatiques. Parmi les thérapies ciblées, les inhibiteurs PARP ont la plus grande efficacité en terme d’augmentation de la survie sans progression. Ces inhibiteurs bloquent un des deux mécanismes de réparation de l’ADN, et sont actifs chez toutes les patientes récidivant d’un cancer de l’ovaire ayant répondu à une chimiothérapie à base de sel de platine. Nous assistons aujourd’hui à une nouvelle amélioration du pronostic de vie de nos patients grâce à l’utilisation de ces médications à un stade plus précoce, en prévention de la récidive après une chirurgie réalisée à visée curative chez des patients à haut risque de rechute. Tous ces traitements sont disponibles à l’Institut Roi Albert II ainsi que de nouveaux traitements encore à l’étude qui seront probablement les traitements standard de demain.

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L’immunothérapie et les thérapies ciblées sont devenues des...
Jean-François Baurain, François Duhoux, Astrid De Cuyper, Frank Cornélis, Jean-Pascal Machiels, Thierry Pieters Février 2018

Encore une année qui a enthousiasmé les oncologues par la confirmation de l’activité ou l’avènement de nouvelles thérapeutiques améliorant le pronostic de nos malades. Nous ne pouvons pas tout décrire dans ce numéro, cependant nous avons décidé de faire le point sur certaines avancées. L’immunothérapie par l’administration d’anticorps bloquant l’interaction PD-1/PD-L1 est devenue le standard de soins pour de nombreux patients atteints de cancers métastatique avec pour certains un bénéfice en survie de très longue durée (nous n’osons pas encore parler de guérison). L’administration de ces anticorps est associée à une toxicité bien spécifique. Cette toxicité auto-immune peut être redoutable voire fatale si elle n’est pas reconnue précocement et prise en charge rapidement. Par ailleurs, l’éventail des différentes thérapies ciblées ne cesse de grandir avec l’émergence de nouvelles classes thérapeutiques telles que les inhibiteurs de CDK4/6 et les inhibiteurs de PARP. Notre compréhension des mécanismes de résistance aux thérapies ciblées s’améliore et permet le développement de nouveaux médicaments tels que l’osimertinib permettant de contrecarrer la résistance induite par les inhibiteurs des tyrosines kinases anti-EGFR de première génération dans le cancer du poumon. Nous assistons également à une désescalade de nos traitements de chimiothérapie. Tous ces traitements sont disponibles à l’Institut Roi Albert II ainsi que de nouveaux traitements encore à l’étude qui seront probablement les traitements standard de demain.

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Tumeurs de Krukenberg, métastases ostéoblastiques et élévation...
Léopold Pirson (a), Yves Humblet (b), Ingrid Ferreira de Castro Moutinho (c), Christine Galant (c), Dominique Maiter (d) Mars 2017

De nombreux cas de tumeurs de Krukenberg ont été décrits dans la littérature, et plusieurs revues ont été publiées sur ce sujet durant ces trois dernières décennies. L'origine précise de ces tumeurs métastastiques n'est cependant pas toujours élucidée, malgré les marqueurs biologiques et immunohistochimiques dont nous disposons à l'heure actuelle. L'objectif de cet article est de présenter les difficultés diagnostiques et thérapeutiques posées par les tumeurs de Krukenberg dans un contexte d'adénocarcinome peu différencié de présentation atypique, ainsi que d'effectuer une revue de la littérature à ce sujet.
Nous décrivons le cas d'une patiente de 29 ans référée au service d'endocrinologie pour un remodelage osseux accru et une élévation du taux de parathormone dans un contexte de lombalgies chroniques. Les examens complémentaires ont mis en évidence des tumeurs de Krukenberg bilatérales, des métastases osseuses multifocales ostéoblastiques et une probable dissémination péritonéale. L'origine de ces métastases reste indéterminée mais est probablement digestive haute, après avoir exclu soigneusement un cancer mammaire.
Bien qu'il n'existe pas de ligne de conduite bien établie pour la prise en charge des tumeurs de Krukenberg, le traitement actuel consiste en une bi- ou tri-chimiothérapie concomitante à une annexectomie bilatérale, prolongeant ainsi la survie de quelques mois à quelques années. Le pronostic vital, quant à lui, reste sombre avec une médiane de survie à 16 mois, sauf si la tumeur primitive est connue et réséquée avec les métastases, ce qui peut allonger la survie de manière considérable.

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Espérance pour les patients atteints d’un cancer grâce à l...
Jean-François Baurain, Jean-Pascal Machiels, François Duhoux Février 2017

Les avancées en oncologie médicale sont encore nombreuses en 2016. Nous avons décidé de mettre en lumière quelques-unes de ces avancées. Tout d’abord, une nouvelle classe thérapeutique, les inhibiteurs CDK4/6 (palbociclib, ribociclib), suscite l’engouement. Lorsqu’ils sont associés à une hormonothérapie, la survie des patientes atteintes d’un cancer du sein métastatique exprimant des récepteurs aux œstrogènes est augmentée de plusieurs mois. Deuxièmement, les inhibiteurs PARP (niraparib) qui bloquent un des deux mécanismes de réparation de l’ADN, sont actifs chez toutes les patientes récidivant d’un cancer de l’ovaire ayant répondu à une chimiothérapie à base de sel de platine. Finalement, l’immunothérapie est devenue une thérapeutique essentielle pour le traitement des cancers et certaines courbes de survie suggèrent que probablement certains patients pourraient être guéris. L’ipilimumab, un anticorps anti CTLA-4, augmente la survie des mélanomes stade III opérés et à haut risque de rechute. La combinaison d’anticorps anti-PD1 et anti-CTLA-4 est plus efficace que les monothérapies dans le mélanome métastatique. Les anticorps anti-PD1 deviennent un standard dans le traitement du cancer tête et cou, du rein et du poumon. L’administration de ces anticorps est associée à une toxicité bien spécifique, une toxicité auto-immune qui peut être redoutable voire fatale si elle n’est pas reconnue et prise en charge rapidement. Tous ces traitements sont disponibles à l’Institut Roi Albert II.

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INNOVATIONS EN ONCOLOGIE QUE RETENIR DE 2015 ?
J.-Fr. Baurain, F. Cornélis, F. Duhoux, Y. Humblet, F. Mazzeo, M. van den Eynde, J.-P. Machiels Février 2016

Le traitement du cancer est pluridisciplinaire et les avancées en oncologie médicale sont nombreuses. En 2015, nous retiendrons que le traitement du cancer métastatique de la prostate a changé avec l’introduction d’une chimiothérapie, le Docetaxel, concomitamment avec l’initiation de la castration. Ceci permet d’augmenter de 10 mois la survie médiane globale chez ces patients. Cette année voit aussi le remboursement d’un nouveau type de thérapie ciblée, l’Olaparib, dans le cadre du traitement du cancer de l’ovaire dit platine-sensible. Il s’agit d’un inhibiteur de PARP, une protéine essentielle dans un des deux mécanismes de réparation de l’ADN. L’Olaparib augmente de façon signification la survie sans rechute des femmes atteintes d’un cancer de l’ovaire BRCA muté. BRCA est la pièce maitresse de l’autre mécanisme de réparation de l’ADN. Finalement, la plus grande révolution oncologique en 2015, c’est l’arrivée en clinique des anticorps anti-PD1 et PD-L1. Plusieurs études, principalement dans le mélanome ont montré que cette forme d’immunothérapie est particulièrement efficace. Elle permet probablement de guérir certains patients. L’administration de ces anticorps est associée à une toxicité bien spécifique, une toxicité auto-immune qui peut être redoutable voire fatale si elle n’est pas reconnue et prise en charge rapidement. Tous ces traitements sont disponibles à l’Institut Roi Albert II.

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