Les conditions socio-spatiales d’une alliance entre le cure et le care en Région bruxelloise

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Chloé Salembier (1), Isabelle De Brauwer (2), Thomas de Cartier (3), Gérald Ledent (4), Nathalie Parmentier (5), Pierre Ryckmans (6), Thierry Samain (7), Eva Ferrari (8) Publié dans la revue de : Juin 2025 Rubrique(s) : La santé à Bruxelles en 2050

Résumé de l'article :

Lors de la table ronde organisée dans le cadre du colloque La santé à Bruxelles en 2050, expert·es en santé et architecture ont exploré les conditions socio-spatiales propices à une alliance entre cure et care. Le débat a révélé que nos espaces de vie, hérités d’une organisation axée sur l’efficacité et la rentabilité, répondent mal aux besoins des populations vulnérables (aîné·es, enfants, malades, personnes racisé·es). Ces lieux génériques accentuent les inégalités et limitent l’accès aux soins adaptés, notamment en matière de logement, essentiel pour la santé.

Les intervenant·es ont souligné trois niveaux d’action : l’urbanisme, le logement et les espaces intermédiaires. Des initiatives comme la Maison Biloba et Pass-ages montrent l’importance de concevoir des habitats inclusifs, favorisant les liens sociaux et une gouvernance partagée. Ces projets innovants replacent la dignité, l’autonomie et les besoins humains au centre des espaces de soin.

Enfin, les crises actuelles – logement, environnement et care – appellent à repenser les politiques urbaines. Face à la médicalisation excessive, les participant·es ont plaidé pour des approches holistiques, plaçant les individus et leurs vulnérabilités au cœur de l’aménagement urbain et architectural. Une transformation profonde des paradigmes sociaux est ainsi nécessaire pour concilier soin et justice spatiale.

Que savons-nous à ce propos ?

L’histoire l’a prouvé : urbanisme et architecture façonnent la santé publique, et réciproquement. À Bruxelles, les crises contemporaines – pénurie de logements, inégalités environnementales et fragilisation du secteur du care – accentuent les obstacles à l’accès à des soins adaptés et à un cadre de vie sain. Face à ces inégalités persistantes, la question n’est plus seulement de les constater, mais d’identifier les leviers concrets par lesquels l’architecture et l’urbanisme peuvent y remédier.

Que nous apporte cet article ?

Cet article nourrit la réflexion en croisant l’analyse de données chiffrées et l’étude d’initiatives concrètes à Bruxelles, qui réinventent les paradigmes du soin et de la prise en charge des vulnérabilités. Il met en lumière des modèles innovants, tels que Pass-ages et la Maison Biloba, où le soin s’inscrit dans une dynamique collective et participative, créant ainsi des conditions socio-spatiales propices à une alliance entre cure et care. L’article souligne l’importance de toutes les échelles, de la sphère domestique, où les logements jouent un rôle déterminant pour la santé, jusqu’aux échelles intermédiaires (centres de jour, espaces communs d’habitats groupés, etc.) et à l’espace public, dans l’organisation des soins. Il met également en avant l’importance des réseaux de solidarité locaux dans cette dynamique. En explorant comment certains projets repensent l’articulation entre cure et care, l’article ouvre des perspectives alternatives à la prédominance de la technicité, à la difficulté de concilier efficacité et soin et à la quête de la rentabilité dans les institutions hospitalières et résidentielles. Enfin, il souligne l’aspiration croissante des citoyen·nes à s’impliquer dans la gouvernance de la santé, appelant à une transformation systémique de l’organisation spatiale des soins en milieu urbain.

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