Keith Haring « L’art c’est la vie et la vie c’est l’art »

Précédent
Chantal Daumerie Publié dans la revue de : Octobre 2019 Rubrique(s) : Ama Contacts
Télécharger le pdf

Résumé de l'article :

Keith Haring (1958-1990), le Tintin de l’Amérique, le roi du street art, le petit prince de la rue, le « Michel-Ange » du métro, est un artiste engagé, dessinateur, peintre et sculpteur américain, mort très jeune à 32 ans.

Article complet :

C’est dans le métro qu’il a commencé à dessiner avec de la craie.

Il trouve son inspiration chez Pierre Alechinsky, Andy Warhol et Jean-Michel Basquiat.

Inspiré par le popart, la bande dessinée et le graffiti, il a disséminé dans le monde entier ses silhouettes stylisées à forte symbolique. En effet, il a développé ce style particulier, caractérisé par des figures aux épais contours, minimalistes mais expressives tout en recherchant sans cesse une contribution active à la démocratisation de l’art. Il n’arrête pas de dessiner partout et dans l’espace public. Il a fait des peinture murales dans les hôpitaux comme par exemple à l’Hôpital Necker, ou sur le mur de Berlin. Il aimait la Belgique et ses œuvres se retrouvent dans une salle du casino de Knokke ou sur un mur de la cafétaria du musée d’art contemporain à Anvers.

Keith Haring, vous le connaissez, ses petits bonshommes sont partout mais vous ne connaissiez peut être pas son engagement politique. Impossible d’évoquer l’œuvre de Keith Haring sans prendre en compte la nature profondément politique de son œuvre. Ses combats contre le racisme, le nucléaire ou le sida sont plus que d’actualité. En 1980, il apprend qu’il est porteur du SIDA mais il veut se battre.

L’œuvre ci-dessus, « ignorance » est une lithographie destinée à informer les jeunes des dangers du SIDA et illustre magnifiquement bien son combat Elle a été créée durant la présidence de Georges W. Bush en 1989. Les 3 personnages font référence aux trois « singes de la sagesse », symbole d’origine asiatique. Chaque singe se couvre une partie différente du visage avec les mains ; le premier les yeux, le deuxième les oreilles , le troisième la bouche. Ils forment une sorte de maxime picturale « Ne pas voir le Mal, ne pas entendre le Mal, ne pas dire le Mal ». La croix rose n’est pas innocente. Elle représente le signe que portaient les homosexuels dans les camps nazis.

Keith Haring met en garde les personnes qui critiquent d’autres sans savoir. Il veut casser les préjugés qui tournent autour du sida. Il a laissé un héritage fabuleux.

Ce n’est pas pour rien qu’une exposition de ses peintures sera organisée à partir du 6 décembre 2019 au BOZAR. Il ne laissera personne indifférent d’autant plus que la journée du SIDA se célèbre chaque année le 1 décembre.