Editorial

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Dominique Pestiaux Publié dans la revue de : Janvier 2018 Rubrique(s) : Ama Contacts
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Résumé de l'article :

Avec ce numéro de la revue Ama-Contact insérée désormais dans Louvain Médical, vous disposez de la première livraison résultant du rapprochement entre l’association des anciens de notre faculté et la revue Louvain Médical. La fusion des deux ASBL a été annoncée par le professeur Buysschaert dans un précédent éditorial. Elle constitue une belle avancée pour notre faculté et pour le maintien de liens entre Alumni, ce qui ne manquera pas de favoriser un sentiment d’appartenance à notre Alma Mater. Nous souhaitons à travers cette fusion mieux vous informer des nouvelles facultaires, de l’évolution des cliniques universitaires ainsi que des réseaux hospitaliers et de médecine générale. Nous espérons ainsi favoriser les échanges entre disciplines, entre réseaux ou associations proches de la faculté.

Article complet :

Avec ce numéro de la revue Ama-Contact insérée désormais dans Louvain Médical, vous disposez de la première livraison résultant du rapprochement entre l’association des anciens de notre faculté et la revue Louvain Médical. La fusion des deux ASBL a été annoncée par le professeur Buysschaert dans un précédent éditorial. Elle constitue une belle avancée pour notre faculté et pour le maintien de liens entre Alumni, ce qui ne manquera pas de favoriser un sentiment d’appartenance à notre Alma Mater. Nous souhaitons à travers cette fusion mieux vous informer des nouvelles facultaires, de l’évolution des cliniques universitaires ainsi que des réseaux hospitaliers et de médecine générale. Nous espérons ainsi favoriser les échanges entre disciplines, entre réseaux ou associations proches de la faculté.

Pour ce qui concerne ce cahier spécifique de l’AMA, vous trouverez d’abord un article du Professeur Ferrant qui évoque la situation sanitaire du Togo et l’action qu’il y conduit dans le centre médical « La source ». Il y partage son expérience de médecin spécialiste amené à envisager le soin avec des moyens bien différents de ceux dont on dispose dans un hôpital académique. Il illustre de manière claire le manque de ressources humaines et techniques pour soigner une population précarisée dans un pays d’extrême pauvreté. La question de la pénurie de soignants est soulignée par de nombreuses publications au point que l’OMS a établi un code d’éthique pour le recrutement de ceux-ci (1). Et la pénurie est bien une réalité que ce soit dans les pays pauvres ou même chez nous en régions éloignées, dans certaines spécialités ou dans certains pays riches comme l’Angleterre en pénurie sévère de généralistes. En Wallonie, sur 262 communes, 123 manquent de généralistes. L’OMS estime qu’il manque aujourd’hui 4,3 millions de médecins et infirmières ce qui représente 15% des besoins en soignants dans le monde (2). Les organisations non gouvernementales font un travail heureusement remarquable pour pallier aux déficiences de nombreux pays et la formation des soignants en est un des aspects important. Diverses initiatives des facultés de médecine dans le monde tentent d’apporter une réponse à ces questions de pénurie en régions éloignées ou paupérisées. Des campus délocalisés (Québec, Tunisie), des recherches sur les causes de la migration de soignants (Roumanie), un rassemblement des facultés de médecine africaines au sein de la CADMEF (Conférence Africaine des Doyens et des facultés de Médecine d’Expression Française) en sont quelques exemples… Plus près de chez nous, une initiative comme celle du professeur Reding rassemblant des enseignants chirurgiens des trois facultés de médecine francophones pour former des chirurgiens capables de s’adapter aux moyens disponibles dans leur pays ou encore le projet interuniversitaire créé et porté à l’époque par le professeur Denef « return to care » illustrent la compréhension des enjeux importants à considérer pour le futur de ces pays. Une telle initiative a également vu le jour au Bénin coordonnée par l’UCL (Professeur Philippe Baele et Bernard le Polain) concernant l’anesthésie dans lequel des anesthésistes africains sont formés sur place dans une logique de coopération sudsud. La chaine de l’espoir poursuit ses activités dans le domaine de la chirurgie cardiaque. Elle sera sans doute élargie à d’autres disciplines chirurgicales.

Si les indicateurs de santé dans le monde s’améliorent indiscutablement (selon l’OMS, entre 2000 et 2015, la mortalité infantile dans le monde a diminué de 90 à 43 décès pour mille naissances, soit 50 millions de vies sauvées, la variole disparue, le paludisme moins 60%...), ne faut-il pas adapter la coopération entre le nord et le sud en la rendant plus encore interactive, réciproque, complémentaire par l’organisation de réunions conjointes ou chacun apporte son expertise ?

Vous trouverez également dans ce numéro la première partie de l’histoire de la néphrologie proposée par le professeur Y. Pirson. Cette belle leçon d’histoire nous permet de mesurer le chemin parcouru par la recherche et la médecine. On se rend compte des progrès encore inimaginables il y a à peine un siècle dans la prise en charge de maladies rénales graves et complexes.

La courte réflexion sur la médecine entre science et art clôture ce numéro dont nous vous souhaitons une excellente lecture. N’hésitez pas à faire parvenir vos contributions pour les prochains numéros au secrétariat (Coralie Gennuso - secretariat-ama@uclouvain.be).

 

NOTES

  1. Code de pratique mondial de l’OMS pour le recrutement international des personnels de santé. http://www.who.int/hrh/migration/code/code_fr.pdf
  2. Crisp N. Chen L. Global supply of health professionals. Review article. N.Engl.J.Med. 370; 10. 2014. 950-7.