Analyse phénotypique des lymphocytes NK : un marqueur de risque de Syndrome Lymphoprolifératif Post-Transplantation chez les enfants greffés du foie

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Ugo Bréda, Xavier Stephenne, Pascale Saussoy, Etienne Sokal, Françoise Smets Publié dans la revue de : Juin 2016 Rubrique(s) : Mémoires de Recherche Clinique
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Résumé de l'article :

Le Syndrome Lymphoprolifératif Post-Transplantation (PTLD) est une complication potentiellement sévère chez les enfants greffés du foie, généralement associée à l’infection par le virus d’Epstein-Barr (EBV)...

Article complet :

But de l’étude

Le Syndrome Lymphoprolifératif Post-Transplantation (PTLD) est une complication potentiellement sévère chez les enfants greffés du foie, généralement associée à l’infection par le virus d’Epstein-Barr (EBV). Le monitoring par PCR de la charge virale en EBV est actuellement la méthode la plus aisée afin de détecter les enfants à risque de PTLD. Cependant, la spécificité d’une charge virale élevée reste limitée. Un nombre croissant de publications ont mis en évidence le rôle des lymphocytes Natural Killer (NK) dans le contrôle de la primo-infection à EBV. Une modification du nombre et de la fonction des cellules NK a également été décrite chez les enfants atteints de PTLD ayant bénéficié d’une transplantation thoracique.

Méthodes

Entre août 2013 et juillet 2015, nous avons prospectivement analysé les taux de lymphocytes NK totaux et de leurs sous-populations par cytométrie de flux chez 29 enfants greffés du foie. Dans cette population, nous avons également mesuré l’expression de 3 récepteurs membranaires : NKG2D, NKp46 et PD-1.

Résultats

Cinq patients (17.2%) ont développé un PTLD au cours de la première année post-greffe (médiane : 84 jours, range : 83-109 jours). Chez ces enfants, durant le premier trimestre post-greffe, nous avons identifié une augmentation de la proportion des lymphocytes NK totaux (CD3-CD56±, 13.52% vs. 9.05%, p = 0.0011) et des NK CD3-CD56dimCD16+ (63.08% vs. 43.18%, p = 0.0011) ainsi qu’une diminution de la proportion des NK CD3-CD56bright (5.26% vs 10.42%, p = 0.0033). Dans ce contexte, un test associant un taux de NK CD3-CD56± ≥ 12.5% et un taux de NK CD3-CD56dimCD16+ ≥ 63% offrait des valeurs prédictives positives et négatives de 100% afin de détecter les enfants à risque de PTLD. Une corrélation entre les taux de lymphocytes NK et la charge virale en EBV (négative, basse, élevée ou PTLD) a également été observée, bien que ces résultats ne soient pas significatifs (p = 0.05-0.089). Nous n’avons pas mis en évidence de différence d’expression des récepteurs membranaires entre les patients atteints ou non de PTLD.

Conclusion

L’analyse phénotypique des lymphocytes NK par cytométrie de flux pourrait être un outil efficace et facilement intégrable en routine clinique pour suivre les enfants greffés du foie dans le but d’identifier rapidement les patients à risque de PTLD.

Affiliations

1 Cliniques universitaires Saint-Luc, Service de Pédiatrie, avenue Hippocrate 10, B-1200 Bruxelles

² IREC (Institut de Recherche expérimentale), Université catholique de Louvain, Département de Biologie clinique, B-1200 Bruxelles