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Néphrologie

Néphrologie

Vasculites à ANCA : État des Connaissances et Perspectives
M.Bennani, H.Georgery, S. Leflot, C. Cuvelier, M. Tintillier, S. Aydin, R. Debois, M. Vanderputten, I. Ronsmans, F. Kidd, M. Berghmans, F. Alexis, H. Fourneau, F. Seghers, J. Morelle Mai 2025

Les vasculites à anticorps dirigés contre le cytoplasme des neutrophiles (ANCA) sont caractérisées par une inflammation et une nécrose des petits vaisseaux, affectant principalement les reins, les poumons, et les voies respiratoires supérieures. Elles regroupent essentiellement la granulomatose avec polyangéite et la polyangéite microscopique. Le diagnostic repose sur la détection sérologique des ANCA ciblant la myéloperoxydase ou la protéinase-3, et sur la biopsie d’un organe atteint, le plus souvent le rein. La prise en charge thérapeutique relève de centres spécialisés dotés d’une expertise dans ces pathologies. Le traitement d’induction de la vasculite à ANCA avec une atteinte rénale ou un risque vital consiste en une combinaison de glucocorticoïdes et de rituximab ou de cyclophosphamide, le rituximab étant préféré dans les formes récidivantes. Une réduction rapide de la posologie des glucocorticoïdes selon le schéma de l’étude PEXIVAS est actuellement recommandée, réduisant significativement le risque d’infection grave sans perte d’efficacité. Pour la phase de maintien de la rémission, le rituximab à doses fixes et répétées pendant 18-48 mois est préféré à l’azathioprine. L’identification récente du rôle du complément dans la pathogenèse des vasculites à ANCA a conduit à la mise au point de l’avacopan, un antagoniste oral du récepteur anti-C5a. Administré en association avec le rituximab ou le cyclophosphamide sur une période d’un an, l’avacopan s’est montré plus efficace – en termes de rémission et de récupération rénale – et moins toxique que les glucocorticoïdes, constituant une alternative de choix.

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Innovations 2024 en néphrologie
Nathalie Demoulin, Mohamed Amine El Kesri, Elliott Van Regemorter, Guillaume Fernandes, Ines Dufour, Valentine Gillion, Laura Labriola, Michel Jadoul, Eric Goffin, Arnaud Devresse, Nada Kanaan Février 2025

L’année 2024 a été témoin d’avancées significatives dans la prise en charge thérapeutique des patients atteints de néphropathie à IgA. Un contrôle strict de la protéinurie est primordial pour ralentir la progression vers l’insuffisance rénale. La première molécule immunomodulatrice ciblant la pathogénie de la néphropathie à IgA est désormais disponible en Belgique, et de nouvelles thérapies ciblées prometteuses sont en cours d’étude. En transplantation rénale, la prise en charge de la prophylaxie et du traitement des maladies à CMV bénéficie de l’arrivée de nouvelles molécules. Le maribavir est remboursé en Belgique depuis mars 2024 pour le traitement de la maladie à CMV réfractaire ou résistante, ou en cas d’intolérance au traitement due à une myélotoxicité ou à une néphrotoxicité.

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Les maladies rénales kystiques : au-delà de la polykystose...
Catherine Verhellen (1), Valentine Gillion (1,2), Elliott Van Regemorter (1,2), Sandy Van Nieuwenhove (2,3), Karin Dahan (4), Nathalie Demoulin (1,2) Décembre 2024

Nous proposons dans cet article une aide au diagnostic différentiel des polykystoses/plurikystoses, à partir d’un cas de syndrome oro-facio-digital de type 1. La pose du diagnostic nécessite une approche multidisciplinaire clinique, radiologique et génétique afin de pouvoir appréhender au mieux le pronostic, la prise en charge rénale et extra-rénale et les implications génétiques spécifiques de chaque maladie. Notre cas illustre l’importance d’une anamnèse personnelle et familiale détaillée et l’aide diagnostique significative des nouvelles techniques de séquençage génétique.

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Néphrologie

Du dépistage à la prise en charge de la maladie rénale...
Mohammad F Pirbuccus, Elliott Van Regemorter, Michel Jadoul, Nathalie Demoulin Octobre 2024

La maladie rénale chronique est un problème important de santé publique mais elle est pourtant très fréquemment sous-diagnostiquée. L’estimation du débit de filtration glomérulaire et la mesure du rapport albuminurie/créatininurie devraient être proposées régulièrement chez les patients porteurs de comorbidités, et en particulier les patients diabétiques, hypertendus et/ou avec maladie cardiovasculaire. Un diagnostic précoce de la maladie rénale chronique permet une prise en charge optimale, surtout au vu de la disponibilité de nouveaux médicaments qui réduisent le risque de progression de la maladie rénale chronique et la survenue de complications cardiovasculaires.

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Innovations 2023 en néphrologie
Elliott Van Regemorter1, Nada Kanaan1, Michel Jadoul1, Arnaud Devresse1, Laura Labriola1, Thibaut Gervais2, Antoine Buémi3, Tom Darius3, Yannick France3, Michel Mourad3, Véronique Deneys2, Corentin Streel1, Eric Goffin1 Février 2024

L’année 2023 a permis de voir un certain nombre d’avancées significatives dans la compréhension et le traitement des maladies rénales. Parmi celles-ci, les découvertes concernant les variants génétiques dans le gène codant pour l’Apolipoproteine L1 ont été étroitement associées à un risque accru de développer une maladie rénale chronique, en particulier chez les populations d’ascendance africaine ou afro-américaine. Les mécanismes précis par lesquels ces variants APO-L1 contribuent au développement des maladies rénales ne sont pas entièrement élucidés, mais diverses études suggèrent qu’elles pourraient entraîner une altération de la fonction des podocytes au niveau glomérulaire. La découverte des liens entre les anomalies APO-L1 et des pathologies rénales a ouvert de nouvelles perspectives de recherche et de développement de thérapies ciblées. Comprendre comment ces variants génétiques influencent la progression des maladies rénales pourrait également permettre le développement de stratégies de prévention et de traitement plus efficaces, ainsi que l’identification de sous-groupes de patients à risque plus élevé.

Une nouvelle approche thérapeutique de l’anémie liée à la maladie rénale chronique est disponible depuis cette année. Le roxadustat (EvrenzoR) appartient à une classe de médicaments appelée ‘inhibiteur de l’Hypoxia-inducible factor (HIF) prolyl hydroxylase’. Cette classe de médicaments agit sur l’érythropoièse HIF-dépendante. Contrairement aux traitements traditionnels de l’anémie associée à la maladie rénale par les injections sous-cutanées ou intraveineuses d’érythropoiétine (EPO) recombinante, l’Evrenzo est administré par voie orale. Cette voie d’administration plus pratique pourrait donc améliorer la compliance des patients et simplifier le processus de traitement. De plus, le roxadustat a montré un profil de tolérance et de sécurité comparable à l’EPO recombinante chez la plupart des patients.

Une autre avancée en 2023 a été la mise à disposition de l’imlifidase en transplantation rénale. L’imlifidase est une enzyme protéolytique qui agit en clivant sélectivement les anticorps IgG et qui peut être utilisée pour désensibiliser les patients ayant un taux élevé d’anticorps préexistants contre les antigènes du système HLA (Human Leukocyte Antigen), permettant ainsi d’envisager une transplantation même en présence d’une incompatibilité immunologique avec le donneur. Cette approche ouvre la voie à une meilleure accessibilité à la transplantation pour les patients hyper-immunisés.

Ces nouveautés apparues en 2023 vont progressivement être implémentées en clinique en 2024.

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Innovations 2022 en Néphrologie
Guillaume Fernandes, Yassin Akachar, Laura Labriola, Michel Jadoul, Nathalie Demoulin, Johann Morelle Février 2023

Nous discutons les résultats négatifs d’un essai randomisé contrôlé de l’arrêt des inhibiteurs de l’enzyme de conversion ou des sartans dans la maladie rénale chronique au stade G4 ou G5. Nous discutons ensuite les modalités d’initiation du traitement par dapagliflozine et finerenone dans la maladie rénale chronique. Enfin, nous revoyons les progrès récents dans le traitement de la néphropathie à IgA.

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Mises à jour KDIGO et actualités thérapeutiques en 2021
Valentine Gillion, Johann Morelle, Michel Jadoul, Nathalie Demoulin Février 2022

L’année 2021 a vu la publication de la mise à jour des recommandations internationales (KDIGO) de prise en charge des glomérulopathies. Nous en discutons quelques points clefs pour les 3 glomérulopathies les plus fréquentes chez l’adulte. Nous résumons aussi le bénéfice clinique net, rénal et cardiovasculaire, observé chez les diabétiques de type 2 avec maladie rénale chronique randomisés à la finerenone (vs placebo). Cette molécule enrichit l’arsenal thérapeutique destiné à freiner la progression de la maladie rénale chronique chez le diabétique de type 2. Enfin, nous discutons les résultats d’un essai clinique récent qui montre que la chlorthalidone, un thiazidé, reste efficace dans le traitement de l’HTA chez l’insuffisant rénal sévère, contrairement au dogme en vigueur jusqu’à présent.

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Vaccination contre le SARS-CoV-2 chez le patient greffé rénal
Hélène Georgery (1*), Arnaud Devresse (1*), Jean Cyr Yombi (2), Eric Goffin (1), Nada Kanaan (1) Septembre 2021

Les patients greffés rénaux sont plus à risque que la population générale de développer une forme sévère - fatale - de la COVID-19 contre laquelle l’arsenal thérapeutique actuel reste limité.

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Révolution thérapeutique en cours dans l’hyperoxalurie...
Arnaud Devresse, Nathalie Godefroid, Nada Kanaan Mars 2021

L’hyperoxalurie primaire de type 1 (HP1) est une maladie autosomique récessive causée par un dysfonctionnement de l’enzyme hépatique alanine-glyoxylate aminotransferase, ce qui génère une production excessive d’oxalate. C’est une maladie dévastatrice, spécialement pour les reins, qui conduit à l’insuffisance rénale terminale (IRT) dans les 20 à 30 premières années de vie chez la majorité des patients. Actuellement, les traitements conservateurs sont limités et souvent inefficaces pour empêcher la survenue d’une IRT. En conséquence, beaucoup de ces patients ont besoin d’une greffe rénale associée à une greffe hépatique, qui est à l’heure actuelle le seul traitement définitif du déficit enzymatique hépatique. Heureusement, une révolution thérapeutique est en marche. En effet, des traitements innovants sont actuellement testés dans des essais cliniques et certaines données préliminaires montrent une impressionnante efficacité pour réduire la production hépatique d’oxalate. Ce travail fait le point sur les connaissances actuelles sur le sujet.

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Innovations 2020 en Néphrologie
Hélène Georgery, Fabienne Oguz, Nathalie Demoulin, Michel Jadoul, Arnaud Devresse, Johann Morelle Février 2021

L’année 2020 a apporté des données rassurantes concernant la sécurité cardiovasculaire du febuxostat, un inhibiteur de la xanthine oxidase, utilisé dans le traitement de l'hyperuricémie symptomatique. Elle a aussi apporté la démonstration, très probablement définitive, qu’il n’y a pas de bénéfice rénal à traiter l’hyperuricémie asymptomatique.

Les bénéfices cardiovasculaires et rénaux des inhibiteurs SGLT-2 ont été largement confirmés et étendus en 2020. En particulier, l’étude DAPA-CKD a démontré un effet néphroprotecteur marqué chez les patients atteints de néphropathie protéinurique, qu’ils soient diabétiques ou non, déjà traités par IEC ou sartan. Ces résultats changent le paradigme de prise en charge des maladies rénales chroniques protéinuriques, dont les inhibiteurs SGLT-2 deviennent un second pilier.

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