Prévalence de l’insuffisance hypophysaire chez les patients avec macroadénome hypophysaire non-fonctionnel et évolution après traitement neurochirurgical : étude d’une cohorte de 150 patients

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Valérie Everard Publié dans la revue de : Novembre 2018 Rubrique(s) : Mémoires de Recherche Clinique
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Résumé de l'article :

Promoteurs

Pr Dominique Maiter, Dr Orsalia Alexopoulou

Mots-clés

Insuffisance hypophysaire, macroadénome hypophysaire non-fonctionnel, évolution post-opératoire

Article complet :

AVANT-PROPOS

Les macroadénomes hypophysaires non-fonctionnels (MANF) sont des adénomes supra-centimétriques dont les symptômes principaux (troubles de la vue, insuffisances hypophysaires, céphalées) sont causés par la compression des structures anatomiques adjacentes et dont le traitement consiste dans la plupart des cas en une résection transsphénoïdale de la tumeur dans le but de corriger ou éviter les effets de masse. Les données sur l’évolution des fonctions hypophysaires en post-opératoire sont limitées.

 

OBJECTIFS

Ce mémoire vise à déterminer les modifications hormonales après une chirurgie transsphénoïdale d'exérèse d'un MANF en comparant les bilans hormonaux pré- et post-opératoires à 3 mois et à un an. Dans un deuxième temps nous avons déterminé les facteurs prédictifs d’une amélioration ou d’une aggravation des déficits hormonaux à un an en post-opératoire.

 

MÉTHODES ET RÉSULTATS

Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 150 patients dont 85 hommes et 65 femmes d’un âge moyen de 57 ans. 64% des patients souffraient de troubles de la vue et 40% de céphalées. Au moins une insuffisance hormonale était retrouvée dans 81% des cas. L’insuffisance gonadotrope était légèrement plus fréquente que les autres types d’insuffisance. La largeur tumorale était plus importante et une hyperprolactinémie était retrouvée plus souvent chez les patients avec déficit hormonal. Par rapport au diagnostic, nous avons observé une diminution significative (p<0,05) pour tous les types d’insuffisance antéhypophysaire à 3 mois et à un an après la chirurgie contrairement au pourcentage de diabète insipide qui augmentait significativement. L’analyse multivariée a démontré que la hauteur tumorale, un âge plus avancé et la présence d’un « null cell adenoma » constituaient des facteurs prédictifs indépendants d’une évolution négative des fonctions hypophysaires après chirurgie.

 

CONCLUSION

Nous pouvons donc conclure que la chirurgie transsphénoïdale des MANF permet le plus souvent une amélioration des fonctions antéhypophysaires mais aux dépens d’une augmentation du taux de diabète insipide à 3 mois et à un an en post-opératoire. Un âge plus avancé, une hauteur tumorale plus importante et le type histologique « null cell adenoma » sont des facteurs prédictifs indépendants d’une évolution négative des déficits hormonaux.

 

AFFILIATIONS

Cliniques universitaires Saint-Luc, Endocrinologie et Nutrition, avenue Hippocrate 10, B-1200 Bruxelles