Impact de la fluoroscopie 3D robotisée associée à la neuronavigation en intraopératoire lors de la pose percutanée de vis pédiculaires dans le rachis lombaire dégénératif

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Julien Pierrard, Christian Raftopoulos, Edward Fomekong Publié dans la revue de : Juillet 2018 Rubrique(s) : Mémoires de Recherche Clinique
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Résumé de l'article :

Promoteur

Pr. Christian Raftopoulos

Co-promoteur

Dr. Edward Fomekong

Mots-clés

Fluoroscopie 3D intraopératoire, vis pédiculaires percutanées, neuronavigation spinale

Article complet :

CONTEXTE DE DÉPART 

Avec le vieillissement de la population et la prévalence croissante des pathologies dégénératives du rachis, les neurochirurgiens sont de plus en plus amenés à réaliser des fusions lombaires au cours desquelles des vis pédiculaires sont insérées. Ces opérations se faisant actuellement par voie percutanée, les chirurgiens sont dépendants de l’imagerie intraopératoire afin de remplacer les repères anatomiques normalement présents lors des opérations par voie ouverte. Dans ce but, notre institution a récemment acquis un système de neuronavigation basé sur la fluoroscopie 3D intraopératoire.

 

OBJECTIFS

Premièrement, comparer la précision du positionnement des vis pédiculaires grâce à la neuronavigation basée sur la fluoroscopie 3D intraopératoire par rapport à la fluoroscopie 3D intraopératoire seule. Deuxièmement, faire la même comparaison en termes de complications, durée opératoire et irradiation opératoire. Troisièmement, effectuer une revue de littérature sur le sujet.

 

MÉTHODES 

Étude prospective non randomisée. D’octobre 2009 à septembre 2016, 438 vis ont été placées par voie percutanée chez 102 patients adultes sans la neuronavigation (Groupe F3D) et 248 chez 59 patients avec la neuronavigation (Groupe F3DNav). La précision des vis a été déterminée selon la méthode de Wang sur les images 3D intraopératoires ou sur le CT post-opératoire (Grade 0 : pas de brèche corticale, Grade 1 : brèche < 2 mm, Grade 2 : 2-4 mm, Grade 3 : > 4mm) avant et après l’éventuel repositionnement intraopératoire. Seules les complications en rapport avec l’intervention chirurgicale ont été retenues. Les données concernant la durée de l’opération (minutes) et l’irradiation (μGy.m²) ont été acquises après la chirurgie. Pour la revue de littérature, les études répertoriées dans MEDLINE comparant la précision des vis pédiculaires percutanées entre la fluoroscopie 3D sans la neuronavigation et la fluoroscopie 3D avec la neuronavigation ont été sélectionnées.

 

RÉSULTATS

Les caractéristiques démographiques des groupes F3D et F3DNav sont comparables. 84,2% et 96,8% des vis sont Grade 0 respectivement pour les groupes F3D et F3DNav (p < 0,001). Le contrôle 3D intraopératoire a permis de repositionner 11 vis dans le groupe F3D et 5 dans le groupe F3DNav. 14 complications ont été recensées dans le groupe F3D et 4 dans le groupe F3DNav (p > 0,05). La majorité d’entre elles (10/18) sont des brèches durales. La durée moyenne des interventions est de 270 +/- 91 minutes dans le groupe F3D et de 257 +/- 71 minutes dans le groupe F3DNav (p > 0,05). L’irradiation opératoire moyenne par patient est de 11 950,40 μGy.m² dans le groupe F3D et 10 500,53 μGy.m² dans le groupe F3DNav (p > 0,05). Pour la revue de littérature, aucun article remplissant les critères de départ ne fut trouvé.

 

CONCLUSION

En termes de précision, la neuronavigation apparait plus efficace que la fluoroscopie 3D seule. En revanche, on ne trouve pas de différence pour les complications, la durée opératoire ou l’irradiation du patient

 

AFFILIATIONS

Cliniques universitaires Saint-Luc, Service de Neurochirurgie, avenue Hippocrate 10, B-1200 Bruxelles, Belgique