180e Promotion des médecins

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V. Blondel, D. Vanpee Publié dans la revue de : Juin 2017 Rubrique(s) : Actualité facultaire
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Résumé de l'article :

Discours du Pr. Vincent Blondel, Recteur de l’Université catholique de Louvain et Discours du Pr. Dominique Vanpee, Doyen de la Faculté de médecine et médecine dentaire lors de la 180e Promotion des médecins de l'UCL 2017.

Article complet :

DISCOURS DU Pr. VINCENT BLONDEL
RECTEUR DE L’UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LOUVAIN

Monsieur le vice-recteur,
Monsieur le prorecteur,
Messieurs les doyens et vice-doyens,
Chers collègues,
Chers parents et amis,
Chères étudiantes, chers étudiants,
Très chers diplômés,

C’est avec fierté que je m’adresse à vous aujourd’hui. Quel magnifique diplôme ! Quel formidable métier ! Vous venez de réussir avec succès des études exigeantes. Vous y avez mis votre énergie, votre volonté et votre persévérance. Votre diplôme vous ouvre les portes d’une profession passionnante et exigeante. Bravo à tous. Aujourd’hui nous partageons pleinement cet aboutissement avec vous.

Je remercie très vivement celles et ceux qui vous ont accompagnés durant toutes ces années : vos professeurs, vos assistants, mais aussi les membres du personnel, qui, souvent dans l’ombre, étaient présents au jour le jour.

Je tiens aussi à associer à mes remerciements vos parents et votre entourage, et tous ceux qui ont été à vos côtés pour partager vos espoirs, vos choix, vos hésitations et vos questions, vos enthousiasmes, tous ceux qui vous ont écoutés et soutenus. Beaucoup sont présents ici ce matin. Permettez-moi de vous remercier infiniment de la confiance que vous avez placée en Louvain.

Durant votre parcours vous avez cumulé les obstacles liés à l’exigence de vos études mais aussi aux embûches politiques qui balisent, depuis trop longtemps, le parcours des études de médecine et de dentisterie. Votre université et votre doyen de Faculté sont depuis longtemps en première ligne pour faire aboutir une solution pérenne qui permet à tous les étudiants en médecine de se concentrer sur la discipline qu’ils ont choisie d’étudier et non pas sur des règles d’un jeu politique. Au delà des incompréhensions, des tensions et des difficultés, l’objectif de l’université et de votre doyen a toujours été la défense des intérêts de chacune et chacun des étudiants de la faculté. Je souhaite témoigner publiquement ma reconnaissance à tous ceux qui œuvrent à la construction de solutions harmonieuses.

Chères étudiantes, chez étudiants, nous sommes fiers de vous. Nous sommes fiers de votre parcours. Votre réussite honore tous ceux qui ont contribué à votre formation. Tout au long de votre parcours, nous nous sommes efforcés de vous transmettre des valeurs. Car plus que jamais, la solidarité, la justice, le souci d’une société où chacun peut s’épanouir sont des piliers essentiels dans une société qui fait du respect de chacun un fondement de sa cohésion. Ces valeurs sont aussi importantes que la formation que vous avez acquise. Faites les vivre.

Le serment que vous avez prononcé est inspiré du texte fondateur de la déontologie médicale d’Hippocrate du 4ème siècle AJ. Il a été adopté par l’association médicale mondiale au sortir de la deuxième guerre mondiale, quelques mois avant la déclaration universelle des droits de l’homme.

C’est un texte fort. Relisez-le. C’est votre serment. La santé du patient est votre premier souci. Vos collègues sont vos frères et vos sœurs. Vous avez pris l’engagement solennel de consacrer votre vie au service de l’humanité.

Faites que le serment que vous avez prononcé ne soit pas vain.

Voilà une étape importante franchie. Ne la voyez pas comme un aboutissement. Le monde a besoin de vous. Trouvez votre voie. Inventez le futur et soyez ambitieux. Soyez exigeants pour vous-mêmes et pour votre vie. Soyez curieux, laissez vous guider par votre enthousiasme et par vos rêves mais aussi par votre devoir et votre responsabilité.

Très chers diplômés, vous êtes désormais Louvain. Vous en portez les valeurs, l’esprit et aussi la responsabilité.

C’est avec joie que je vous propose de rester toujours des nôtres. Louvain ne vous oubliera pas. N’oubliez pas Louvain, votre Alma Mater.

Bon vent à tous.

 

Discours du Pr. Dominique Vanpee,
Doyen de la Faculté de médecine et Médecine dentaire

Monsieur le recteur,
Monsieur le vice- recteur,
Mesdames, Messieurs,
Chers collègues,
Chers nouveaux diplômés, je peux dire maintenant chers nouveaux collègues.

Au nom de l’ensemble des membres de la Faculté de médecine et médecine dentaire de l’UCL, je vous adresse mes plus cordiales félicitations et mes vœux d’épanouissement personnel.

Vous méritez toutes et tous les félicitations et ce, indépendamment de votre grade. Vous avez maintenant obtenu votre diplôme de Docteur en médecine, diplôme que vous rêviez d’obtenir depuis sept ans de dur labeur.

Votre présence aujourd’hui est le résultat de votre travail. Elle est aussi le fruit de l’intervention d’autres personnes, qui méritent votre reconnaissance. Je pense d’abord à vos parents, à vos familles, à vos proches qui ont rendu vos études possibles. Vous devez leur en être reconnaissants, et je tiens à les remercier d’avoir confié leurs enfants à la Faculté de médecine et médecine dentaire de l’Université catholique de Louvain.

Certains d’entre vous ont entamé leur parcours dans une autre institution. Je pense en particulier aux Facultés de médecine de Namur et de Mons. Je veux associer à mon discours les collègues et les membres de ces institutions pour la part importante qu’ils ont prise dans votre formation.

Votre formation, vous la devez avant tout à vous-même, à ces efforts de tous les jours. Vos professeurs, le personnel scientifique, le personnel administratif et les assistants ont été là pour vous diriger, vous orienter et stimuler vos apprentissages.

Merci aux enseignants cliniciens des deux hôpitaux universitaires de l’UCL et aux maitres de stage hospitaliers et en médecine générale du Réseau Santé Louvain pour leur encadrement clinique.

Dans votre formation, au fur et à mesure de sa progression, la part de l’enseignement théorique est devenue progressivement plus ténue pour laisser place à un apprentissage au contact du patient. Ce patient, ce malade souffrant a besoin d’un médecin disponible et humain. J’espère que l’enseignement que vous avez reçu dans nos murs vous permettra d’être tout particulièrement conscients de cet aspect important de votre futur métier. N’oubliez jamais que ce patient, ce malade souffrant doit être au centre de vos préoccupations.

La médecine, comme vous le savez, est une science et un art. On vous enseigne l’art de prendre soin du malade. On ne vous enseigne malheureusement pas assez, voire pas du tout l’art de prendre soin de vous. C’est pourtant vraiment très important. Vous êtes une femme ou un homme, avec ses forces et ses faiblesses, son vécu et ses émotions. Les chiffres du burnout et de suicide parmi le corps médical sont particulièrement inquiétants. Si malgré tout, un jour vous êtes en difficulté personnelle, n’hésitez surtout pas à vous faire aider. Dans ce cadre, je voudrais souligner l’initiative du Conseil National de l’Ordre des Médecins qui a mis en place une plateforme d’aide au médecin et qui s’adresse aussi aux médecins en formation.

Aujourd’hui est un jour de fête pour vous, pour vos parents et pour la Faculté. Ce n’est ni le lieu ni le moment de faire un rappel des difficultés particulières et des points difficiles de l’année académique 2016-2017.

J’évoquerai cependant deux points :

Le premier point concerne la problématique de l’attestation des numéros INAMI que vous devriez normalement tous obtenir comme vous l’a promis Madame Maggy De Block. Les doyens des Facultés de médecine restent révoltés sur le fait que l’attribution de ces attestations pour vos futurs collègues en médecine et médecine dentaire demeure suspendue telle une épée de Damoclès. Cette épée de Damoclès est dépendante de l’efficacité du filtre à l’entrée actuellement remis en cause notamment par certaines associations étudiantes. Le combat n’est malheureusement pas fini sur ce dossier car il n’est pas acceptable de laisser des étudiants dans un tel contexte d’incertitude durant toute leur formation. Avec l’Université et plus particulièrement le Recteur dont je tiens à souligner l’engagement important dans ce dossier, la Faculté continuera le combat afin que tous les étudiants qui finaliseront leur cursus avec succès obtiennent l’accès à un numéro Inami. Je n’approfondirai pas plus en avant ce premier point.

Le second point que j’aimerais souligner est la mise en application générale du décret paysage au niveau de la Communauté Française depuis maintenant deux ans. Pour les Facultés de médecine, ce décret, qui n’apporte aucune plus-value pédagogique, entraine une lourdeur de gestion importante et complexifie le parcours étudiant. Il va malheureusement, comme c’est déjà le cas dans d’autres pays qui utilisent ce système, prolonger la durée des études… Je n’approfondirai pas plus ce point que je voulais simplement souligner.

Je reprendrai cette année encore une phrase tirée du discours de proclamation du Doyen J. J. Rombouts lors de la promotion de 2003, il y a 14 ans : « La permanente incertitude dans laquelle vous avez fait vos études, l’ambiance de compétition en grande partie secondaire aux choix politiques ne peut qu’avoir un effet négatif sur le processus éducatif ». Cette phrase était encore malheureusement toujours d’actualité pour vous en 2017. Elle le sera encore plus l’an prochain pour vos collègues qui termineront dans la double cohorte.

Malgré toutes ces difficultés, vous avez gardé un esprit de collaboration et d’amitié entre vous. Merci pour cela.

Je voudrais remercier tout particulièrement Madame Virginie Abrial, le professeur Françoise Smets et l’ensemble du comité organisateur pour la préparation de cette proclamation. Grand merci à eux tous.

Pour terminer, c’est surtout vers vous, chers nouveaux confrères, que je me tourne, pour vous formuler les vœux d’un bonheur très réel. J’espère que la fin de cette étape de formation est le début de belles aventures professionnelles, familiales et privées pour chacun d’entre vous.