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Pneumologie

Pneumologie

Asthme et granulomatose éosinophilique, la saga des...
Antoine Froidure, Charles Pilette Février 2024

Le traitement de l’asthme et des maladies pulmonaires inflammatoires évolue de plus en plus vers une médecine personnalisée : 2023 est marquée par la disponibilité en Belgique de deux nouvelles biothérapies pour les patients souffrant d’asthme sévère et de l’utilisation possible du mépolizumab dans certaines maladies inflammatoires chroniques. Enfin, le remboursement de l’immunothérapie allergénique contre les acariens va permettre d’étendre l’utilisation de cette option thérapeutique dans l’asthme léger à modéré. Tout ceci renforce l’importance d’une caractérisation soigneuse des patients avant traitement.

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Innovations 2022 en Pneumologie
Charlotte Smetcoren, Gimbada Benny Mwenge, Thierry Pieters, Françoise Pirson, Gregory Reychler, Giuseppe Liistro, Sophie Gohy, Antoine Froidure, Charles Pilette Février 2023

La médecine respiratoire se personnalise au gré d’une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques sous-jacents aux endotypes des pathologies pulmonaires, fréquentes (SAS, cancer bronchique, BPCO, asthme et allergies) ou plus rares (pathologies interstitielles diffuses, mucoviscidose), de manière complémentaire de soins plus génériques bénéficiant au plus grand nombre (tels que conseils d’éviction environnementale, exercice physique). Cet article décline ces concepts enthousiasmants dans les principales maladies respiratoires en y développant les avancées majeures en 2022.

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Anaphylaxies d’origine alimentaire : état des lieux dans une...
Aurore De Vriendt1, Françoise Pirson1,2,3,4 Mai 2022

L’allergie alimentaire est une pathologie fréquente. Sa forme la plus sévère, l’anaphylaxie alimentaire, est potentiellement fatale. Cette étude rétrospective a analysé les anaphylaxies alimentaires de grade > 2 qui ont fait l’objet d’un bilan allergologique chez le même spécialiste aux Cliniques universitaires Saint-Luc entre 2017 et 2019.

La population étudiée était principalement adulte (âge moyen de 33,7 ans). Les anaphylaxies étaient majoritairement causées par des allergènes à déclaration obligatoire. Le bilan allergologique reposait sur une anamnèse détaillée, la mise en évidence d’une sensibilisation (in vivo et/ou in vitro), et dans certains cas la réalisation d’un test de provocation par voie orale. Les crustacés et l’arachide représentaient plus d’un tiers des aliments en cause (38,7%). De l’adrénaline intramusculaire a été administrée dans moins de la moitié des anaphylaxies.

La prise en charge immédiate de l’anaphylaxie alimentaire est encore trop souvent inadéquate en regard des recommandations internationales.

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Pneumologie: actualités 2021
Charles Pilette, Thierry Pieters, Antoine Froidure Février 2022

L’année 2021 est restée marquée en pneumologie par la progression vers une médecine personnalisée, notamment dans les domaines de l’asthme, des maladies interstitielles ou du cancer broncho-pulmonaire. Dans l’asthme, l’avènement des biologiques anti-IgE et anti-IL-5 (et bientôt anti-IL-4R) permet un sevrage des corticoïdes oraux chez un nombre substantiel de patients, avec des effets bénéfiques additionnels sur les exacerbations ou la fonction pulmonaire (1). Il est dès lors devenu incontournable de référer les patients avec asthme sévère, a fortiori corticodépendant, vers un centre spécialisé (2) ou la prise en charge pourra confirmer/infirmer l’indication d’un biologique (e.a. après exclusion des causes d’asthme difficile) et appliquer, le cas échéant, un protocole de sevrage progressif des corticoïdes oraux (3). Le service participe à une large étude européenne visant à mieux définir les critères de (non)réponse à ces traitements biologiques (4). Dans les maladies interstitielles, une personnalisation de l’approche diagnostique et thérapeutique est également en marche, intégrant l’ensemble des caractéristiques cliniques, radiologiques et biologiques des patients. Un bel exemple est l’identification de mutations des gènes du complexe télomérase, qui a des implications thérapeutiques importantes en termes de réponse aux traitements anti-fibrosants (5) et d’adaptation du traitement immunosuppresseur en cas de transplantation pulmonaire (6). Le service mène aussi des études de phénotypage des maladies interstitielles compliquant les rhumatismes inflammatoires, en collaboration avec le Service de Rhumatologie, ainsi que des explorations fondamentales en immunologie des muqueuses (7). Dans le cancer du poumon, les études cliniques menées en 2021 ont visé à affiner le positionnement de l’immunothérapie anti-PD1/PD-L1 dans le cancer bronchique non à petites cellules, notre service participant à certaines d’entre-elles au sein du centre du cancer. Le service est enfin resté impliqué dans la prise en charge des patients COVID, ainsi que comme centre de référence pour les réactions et contre-indications immuno-allergologiques aux vaccins (8).

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Le poumon aigu de la COVID-19 et au-delà
Charles Pilette, Grégory Reychler, Nicolas Audag, Anne-Claire Latiers, Stéphanie Quennery, William Poncin, Gimbada Mwenge, Giuseppe Liistro, Charlotte Smetcoren, Frank Aboubakar, Sophie Gohy, Silvia Berardis, Antoine Froidure Février 2021

En 2020, la COVID-19 a mobilisé la pneumologie aux côtés de nos collègues infectiologues, urgentistes et intensivistes dans un effort concerté, notamment pour établir un consensus de prise en charge de cette maladie infectieuse et inflammatoire aux Cliniques universitaires Saint-Luc. L’équipe de kinésithérapie s’est mobilisée dès les premières heures de cette pandémie pour appliquer des soins respiratoires optimaux à ces patients. Des travaux originaux et l’expérience « de terrain » de nos médecins et kinésithérapeutes ont permis de clarifier des questions essentielles, notamment quant à la meilleure interface pour délivrer une oxygénothérapie à haut débit et l’intérêt d’une pression positive par CPAP pour traiter les nombreux patients présentant une pneumonie à SARS-CoV-2 sévèrement hypoxémiante, ainsi que définir le système le plus approprié d’aérosolthérapie dans ce contexte pandémique.

Cette pandémie a aussi défié le suivi des patients avec maladie respiratoire chronique en imposant des méthodes alternatives, notamment de téléconsultations, surtout lors de la première vague. L’année 2020 a toutefois aussi vu l’arrivée en Europe (EMA) des thérapies ciblées de la mucoviscidose, le développement de formes auto-injectables de biologiques dans l’asthme sévère de type 2, ainsi que la prise en charge multidisciplinaire de cas en augmentation constante de pathologies interstitielles diffuses. Notre service s’est également distingué par des études originales de la COVID-19 au sein de cohortes de patients respiratoires (mucoviscidose, asthme sévère) et en mettant en lumière un mécanisme du vieillissement impliqué dans certaines formes génétiques de fibrose pulmonaire et régulant la longueur des télomères, comme facteur de risque de gravité en cas de COVID-19. Enfin, le cancer du poumon reste malheureusement en tête de liste des « serial killers », mais cette sombre statistique devrait évoluer grâce à l’amplification des progrès de la biologie moléculaire qui permet aujourd’hui – et permettra encore davantage demain - une médecine personnalisée de ce cancer.

Ces activités cliniques et de recherche de transfert témoignent de la volonté de la pneumologie d’œuvrer au chevet du patient pour lui prodiguer les soins spécifiques les plus adéquats, en phase avec les missions d’un hôpital académique incluant une contribution active à l’évolution des connaissances médicales et scientifiques dans ce domaine au cœur des actualités 2020.

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Immunité et COVID-19 : état des lieux, vers une médecine de...
Thomas Planté-Bordeneuve, Antoine Froidure, Charles Pilette Mai 2020

Le COVID-19 est une pathologie liée au SARS-CoV-2 induisant (dans 5 à 15% des cas) dans sa forme sévère une pneumonie bilatérale pouvant se compliquer d’un ARDS et d’une insuffisance respiratoire aigüe. Les patients atteints présentent une lymphopénie et éventuellement une neutrophilie qui ont une valeur pronostique. De plus, certains sujets développent une dérégulation du système immunitaire avec un état hyperinflammatoire associé à un « orage cytokinique » et un pronostic péjoré. Bien que les mécanismes sous-jacents soient encore mal compris, l’échappement aux mécanismes immunitaires innés par les coronavirus pourrait jouer un rôle important. La compréhension de l’immunopathologie de cette maladie devrait aider à définir une médecine de précision pour traiter les malades COVID-19 en fonction de biomarqueurs prédictifs (ou précoces) de sévérité.

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La pneumologie à l’ère de la médecine 4P
Charles Pilette, Antoine Froidure, Audrey Hanson, Thierry Pieters Février 2020

La pneumologie est entrée dans l’ère de la médecine dite « 4P », c’est-à-dire une médecine préventive, personnalisée, prédictive et participative. La lutte contre le tabagisme et l’amélioration de la qualité de l’air sont indispensables à la prévention de la plupart des maladies respiratoires. Le résumé des innovations que nous proposons dans les domaines de l’asthme, du cancer bronchique et des pneumopathies interstitielles illustre les concepts de médecine prédictive et personnalisée. Désormais, les soins tiennent non seulement compte des caractéristiques observables (asthme avec polypose sinusienne, cancer non à petites cellules) mais aussi des mécanismes impliqués dans leur physiopathologie (éosinophiles dans l’asthme, expression de PD1/PD-L1 dans le cancer bronchique), concept qui sous-tend la notion d’endotype. Enfin, on propose au patient le traitement adéquat sur base de biomarqueurs.

Nous bénéficions également des avancées récentes de la génétique : outre la recherche des réarrangements prédictifs de la réponse à certaines chimiothérapies, la découverte des variants génétiques fréquents associés à la fibrose pulmonaire nous permettra de prédire son évolution, voire de prévenir son apparition en favorisant les mesures préventives au sein de groupes à risque. Enfin, l’inclusion des patients dans le processus de soin permet d’optimiser l’adhérence au traitement et le contrôle de la maladie, ainsi que – dans nos Cliniques universitaires – nourrir la recherche pour mieux comprendre et traiter demain.

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Néphrite interstitielle aiguë dans le décours d’un traitement...
Romain Dury, Valentin Van Den Bossche, Kim Vanderheyde, Sophie Jossart Janvier 2020

Le pembrolizumab est un anticorps monoclonal humanisé ciblant le récepteur PD-1 exprimé à la surface des lymphocytes T cytotoxiques. Avec d’autres anticorps spécifiques, il fait partie des inhibiteurs de checkpoints immunitaires (ICI). Son utilisation en monothérapie est notamment indiquée en première ligne dans les carcinomes bronchiques non-à petites cellules (CBNPC) métastatiques, sans addictions oncogéniques (mutations ALK ou EGFR) et exprimant à la surface des cellules tumorales le récepteur PD-L1 à 50% ou plus, correspondant à un score de proportion tumorale élevé (TPS score), et prédictif d'une meilleure réponse au traitement (1-3).

Nous présentons ici le cas d’un patient atteint d’un CBNPC traité par pembrolizumab chez lequel nous mettons en évidence une néphrite interstitielle aiguë (NIA) dans le décours de son traitement par immunothérapie. L’arrêt définitif du pembrolizumab et un traitement par corticoïdes intraveineux permettront de normaliser progressivement la fonction rénale du patient.

La néphrite est un des effets secondaires rares possibles lors de l’utilisation d’une immunothérapie.

Les nouveaux profils de toxicité liés aux inhibiteurs de points de contrôle de l'immunité nécessitent de déclarer tout symptôme ou anomalie biologique découvert lors de son utilisation afin de permettre une meilleure prise en charge des effets secondaires liés à l’immunothérapie.

Mots-clés

Immunothérapie, néphrite interstitielle aiguë, pembrolizumab, effets secondaires

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Fibroses pulmonaires familiales et téloméropathies
Thomas Planté-Bordeneuve (1,2), Xavier Poiré (3), Anne De Leener (4), Antoine Froidure (1,2) Septembre 2019

Les mutations germinales des gènes impliqués dans la biologie des télomères constituent la première cause identifiée de fibrose pulmonaire familiale. La perte de la fonction protectrice de ces structures entraine un arrêt de la réplication cellulaire et un épuisement de certaines sous-populations de cellules, menant au développement possible de fibroses pulmonaires ainsi que des pathologies hématologiques, hépatiques et cutanées. Au niveau pulmonaire, les téloméropathies se manifestent sous forme d’une fibrose précoce et rapidement progressive, menant à l’insuffisance respiratoire terminale.

Lors du bilan initial, la présence d’une composante multi-systémique, d’un caractère familial ou d’un âge précoce au diagnostic sont les éléments caractéristiques d’une téloméropathie. La mesure de la longueur des télomères et la recherche de mutations germinales permettent de compléter la mise au point. La prise en charge de ces patients est rendue complexe par la nature rapidement progressive de l’atteinte pulmonaire, le risque majoré d’effets secondaires médicamenteux et l’efficacité limitée des traitements antifibrosants.

Les Cliniques universitaires Saint-Luc ont mis au point un trajet de soin spécifique à cette pathologie, avec une collaboration entre les services de pneumologie, d’hématologie et de génétique afin d’offrir une prise en charge optimale.

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Mucoviscidose : le tournant des modulateurs
Olivier Lebecque (1), Teresinha Leal (2), Patrick Lebecque (3) Février 2019

La voie la plus avancée vers un traitement plus fondamental de la mucoviscidose est celle des modulateurs. En fonction du type de mutations de chaque patient, ils visent à remédier en partie au défaut de synthèse et/ou de fonction de la protéine CFTR. L’arrivée de correcteurs de deuxième génération marque un tournant. Des études de phase II de trithérapies les intégrant révèlent des bénéfices très spectaculaires en termes de fonction respiratoire. Ces bénéfices rejailliront sur la qualité de vie et le pronostic. Dans moins de cinq ans, la grande majorité des patients belges devraient pouvoir en bénéficier.

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